4 astuces visuelles de storytelling

Le storytelling est multisensoriel de toute manière, alors soigner les aspects visuels de vos histoires est particulièrement important.

Cela ne se fait toutefois pas uniquement en faisant appel appel à un graphiste professionnel, plutôt que de tenter de bricoler soi-même des créations sur les logiciels de création que l'on sait utiliser techniquement mais peut-être pas artistiquement. Oui, parce que professionnalisme ne rime pas forcément avec narration d'histoires. Tout comme le brand content n'est pas synonyme de storytelling, des visuels ne racontent pas forcément des histoires, aussi beaux soient-ils.

Et cela, même si, comme on le dit dans la communication : une image vaut mille mots. C'est vrai aussi, ça. Tout comme il est vrai qu'une histoire n'est pas forcément faite de mots : je travaille parfois sur des histoires qui ne comportent que 6 mots, ou de la longueur d'un tweet, voire même sur des histoires uniquement visuelles, sans aucun mot. Pour avoir un aperçu de narrations sans mots, ce best of des lieux méconnus en photos parle (ou plutôt raconte) de lui-même.

Mais bon, une chose est sûre : en 2019, le storytelling reste encore fondamentalement visuel, comme j'en ai déjà parlé.

L'erreur suprême serait de rédiger une histoire en texte, et de réfléchir après-coup à la question du visuel. Bon, j'avoue que cette erreur, nous l'avons déjà tous faite un jour...

Voilà 4 moyens de combiner storytelling et visuels attrayants :

Oubliez les bases de données photos mainstream

Que racontent des images vues et revues ? Elles rappellent les histoires auxquelles elles se rattachent, peut-être la première histoire qui a été illustrée par cette image sera-t-elle valorisée par le public, mais il est certain que votre histoire, elle, ne sera pas mémorisée de cette manière. Ce sera une histoire labellisée sans originalité, ornée du sceau de la banalité. Le pire est que cette réputation donnée à votre histoire ne sera sans doute même pas justifiée. Et il peut y avoir encore pire. Imaginez que vous choisissiez une photo qui n'a pas déjà été utilisée mais qui a tout du cliché (genre photo de sénior qui ressemblent à tout sauf à des séniors que l'on peut croiser dans la vie de tous les jours).

Avoir ce type de photos dans votre histoire est pire que de n'avoir aucune photo.

Que faire, alors ? Visez d'autres bases de données photos. Celles qui privilégient l'authenticité dans les photos. Que ce soient les personnages, la scène... Ce sont en général des bases de données sur lesquelles des photographes plutôt de type amateurs éclairés publient leurs photos. Certaines d'entre elles sont libres de droits parce que ces photographes veulent que leur travail soit vu au maximum.

On le dit aussi pour les histoires en textes, audio etc. : le storytelling est sensoriel. Et bien, des visuels utilisés pour véhiculer des récits doivent engager les sens. Les textures, la lumière, l'évocation de mouvements : tout peut participer à cette évocation de l'odorat, du toucher, du goût, de la vision, forcément, et de l'audition. Si pour une vidéo, c'est finalement assez facile, pour une photo le challenge est plus relevé, mais d'autant plus excitant !

En quoi est-ce utile de se donner tant de mal pour essayer de changer en quelque sorte du plomb en or ? Et bien, en engageant les sens, une histoire (visuelle ou autre) attire le public dans l'histoire, la lui fait vivre comme s'il était dans l'histoire, comme s'il en faisait réellement partie ou qu'il y était quand elle s'est produite.

Utilisez les mythes et les archétypes

Il y a, dans les histoires, des personnages types, en en nombre limité qui plus est. Quand j'en parle lors d'interventions sur le storytelling, beaucoup de gens sont surpris, parce qu'ils ne l'imaginaient pas. On a tous tendance à se penser unique (N.B. : ceci est un petit jeu de mots !). Du moins, ils ne l'imaginaient pas consciemment. Parce que ces personnages types ont une résonance dans l'inconscient de tous. On les connaît, et ce sont des chercheurs qui ont étudié ce phénomène qui en ont établi la liste.

Utiliser (représenter) ces archétypes dans le visuel narratif pourra être un vrai plus pour impacter fortement le public.

Il en va de même pour les mythes. Il y a des mythes universels, qui parlent également à l'inconscient. Celui de Don Juan, le mythe de Pandore etc. Là aussi, intégrer un mythe à un visuel, pour peu que le message que l'on porte soit réellement en adéquation avec celui du mythe, le duo peut être gagnant.

Faites matcher vos visuels avec vos publics

Pour que des visuels parlent à un auditoire, il faut au préalable bien connaître ce dernier. Non pas avec des mesures démographiques, socio-professionnelles etc. mais de manière narrative. C'est l'histoire vécue par vos publics que vous devez connaître. Je ne parle pas ici de l'historique de vos relations avec lui tel qu'il peut figurer dans votre outil de suivi de clientèle. Je parle bien de l'histoire que vivent et/ou ont envie de vivre vos publics, ici et maintenant. Faire matcher vos visuels, c'est extraire des instantanés de l'histoire de vos publics qui vont lui procurer de l'émotion parce qu'ils s'y retrouveront. Bien entendu, si vos publics aiment les chats, leur montrer une photo de chats ne sera pas suffisant. Un peu plus de profondeur exigé SVP.

Super, voici donc un article que je ne pensais honnêtement pas avoir le temps de rédiger pour cette semaine très chargée, mais j'y tenais beaucoup. Je pense que c'est un thème très important : on néglige trop souvent l'aspect visuel quand on raconte une histoire. Le visuel entre souvent en considération à la fin, comme ornement. Et alors là, son utilité narrative est des plus limitée. Voilà, maintenant vous avez des idées sur ce que vous pouvez. Et en complément, un autre conseil pour la route : intégrez la dimension visuelle dès le début de votre réflexion storytelling et en interaction avec les autres ingrédients narratifs de votre histoire.

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