Voilà la définition de la stabilisation selon L’Internaute:
« Fait d’empêcher quelque chose de bouger, de le rendre immobile, dans une position souhaitée. Peut concerner un objet, mais aussi une donnée virtuelle. Exemple: Occupe-toi de la stabilisation des tas de chaises avant que tout ne s’écroule. »
Alors, un tas de chaises à stabiliser, le patient psy? On n’en est pas loin.
Le but est de faire disparaître les symptômes les plus prégnants, même si pour cela il faut immobiliser la personne, la freiner dans ses projets. La mettre dans une position souhaitée, mais souhaitée par qui? L’empêcher de bouger, l’empêcher de tomber, oui, mais l’empêcher de voler aussi.
La stabilisation, c’est un équilibre précaire qui empêche les mouvements trop brusques, peut-être même les mouvements tout courts.
Qui a envie de ça comme horizon? Combien de patients disent « c’est pas une vie », les allers retours à l’HP, les détours par l’HDJ, l’ennui, le vide qu’on leur propose?
Alors, je ne dirai plus je suis stabilisée.
Je préfère je suis rétablie.
Je ne suis pas stabilisée, je préfère prendre le risque de vivre, de mener ma vie comme je l’entends, de ne pas être dans la position souhaitée par quelqu’un d’autre. J’ai toujours préféré prendre le risque de rechuter que d’écouter les conseils de ceux qui ne voyaient que la maladie et la stabilisation dans ma vie.
Je suis plus qu’une maladie, je suis plus que stabilisée, je suis moi, je suis vivante, et la vie c’est une prise de risques avec des hauts et des bas, pas un tas de chaises immobiles.