C’est du chinois !

Je viens de sortir d'un grand magasin chinois et je n'en reviens toujours pas. Ils ont tout appris, tout compris et tout repris... tous nos partis pris de consuméristes dégénérés... le système des objets, les objets du système avec une obsolescence programmée à une seconde près... on appelle ça comment déjà au pays du capital roi : la création destructrice à l'endroit comme à l'envers : la destruction créatrice.

Parodie ou caricature du paradis, rien ne se perd tout se crée, et se transforme à volonté. On n'y produit rien, on y reproduit tout... Il m'a fallu des heures pour parcourir les plus grands étals de la reproduction. Le faux et l'usage du faux sonnent plus vrai que le vrai... d'une vérité qui ne nous coûte presque rien... access story... des prix défiant toute concurrence.

Regalo, c'est oferta, c'est donné comme dirait l'autre demeuré.

Un euro peut vous rendre heureux et vous permettre de réaliser votre vœu. Tout y est suggestif, rien n'y est prohibitif. Même le plus grand ours reste à la portée de la plus petite bourse... Qui dit mieux pour faire ses courses ?

Mais j'ai comme l'impression que les vieux communistes ne font que se payer la tête des nouveaux capitalistes en faisant encore plus semblant de faire semblant... Parce que le couteau qu'on leur achète ne coupe pas, la colle ne colle pas, le chauffage ne chauffe pas, la poupée qui sourit ne pleure pas, et ce grille-pain que je viens de me payer, s'est grillé avant de griller le pain. "Made in China" veut dire que ce ne sont pas nos achats qui importent, mais nos rachats... parce qu'il faut tout racheter et se racheter soi-même par dessus le marché auprès de sa moitié ou de son banquier. "Comme quoi !", m'a dit un gentil petit chinois : "tu ne peux pas être sans te faire avoir !".

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