sinon l’ombre d’une corde sur le mur de ma maison,
sinon sur mes épaules de femme la cicatrice du mépris,
sinon sur mes vers en la page alignés la risée qui pèse lourd…
Je n’avais rien à perdre, sinon,
sinon le vent de la terreur dans les branchages de mes nerfs,
sinon l’oiseau de la solitude aux yeux crevés,
sinon l’insigne de la confusion, sinon les préjugés…
Non, je n’avais rien à perdre,
sinon des âges et des âges marqués par le joug et les nuques pliées…
J’avais tout un monde à gagner !
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Nina Cassian (1924-2014) – Introduction à la poésie Roumaine (Club des amis du Livre Progressiste, 1961) – Traduit du roumain par Hubert Juin.