Louise, 29 ans
Des jours que je te suis de loin.
Cela a commencé quand je t'ai entendu marmonner devant les canards qui tendaient le cou vers le pain que tu avais dans la main.
(...)
Aujourd'hui, tu es assis sur un banc, en face de moi.
(...)
Je fais semblant de compter les nuages pour ne pas te faire face.
Toi, plongé - noyé ? - dans tes pensées, tu ne vois pas mon cinéma... Je crois. Je n'ose m'approcher, crains de t'effaroucher comme un cerf, un fauve ou un tout autre animal grand, digne et hors de portée.
Aujourd'hui, un oiseau tout petit a osé. Il s'est posé sur le dossier du banc, près de ton épaule. Je ne connais pas son nom. Mais un oiseau migrateur, c'est certain, qui a su emprunter aux différentes langues des pays qu'il traverse.
(...)
Ces extraits viennent d'un poème publié dans les Cahiers de la Montagne Noire 2 - été 2018
Je l'ai entendu, lu par Mallory Patte-Serrano (photo), lors de Vitriosarts.