Magazine Culture
La fête de la musique avait lieu cette année un vendredi. L'occasion était donc belle d'en profiter pour faire une sortie en famille. Bon, après, ce type de fête, surtout à Paris, est plutôt propice à un bain de foule. Ce n'est pas forcément l'idéal pour éveiller les enfants à la musique. On fait souvent le grand écart entre les concerts intéressants mais où les conditions sont bien souvent exécrables et les concerts largement dispensables. Cette année, je suis tombé sur ce concert de The Divine Comedy en acoustique au musée des arts et métiers, en fin d'après-midi. Bref, toutes les conditions étaient pour une fois réunies pour profiter de l'instant. Le lieu, d'abord, chargé d'histoire : dans une vieille église, au milieu d'engins de collection et du célèbre pendule de Foucault. L'horaire : juste après la sortie des classes et pas trop tard non plus pour les petites têtes blondes. La durée : juste ce qu'il faut pour avoir le temps d'apprécier le concert et de rentabiliser le déplacement, pas trop pour ne pas lasser les plus jeunes auditeurs. Le niveau sonore plutôt tranquille, juste un piano et une guitare dans un endroit plutôt volumineux. La musique enfin, mélodieuse et toujours divinement bien interprétée par l'impeccable Neil Hannon. L'affable irlandais semblait comme à son habitude, très à l'aise, plaisantant régulièrement avec le public entre les morceaux. Il n'hésita pas à se moquer de lui même et de sa mèche un peu rebelle en faisant référence à "The Boy With The Thorn In His Side" des Smiths. Il était évident que ce concert intimiste s'adressait en grande partie à un public de connaisseurs et de fans. Seul bémol, on a surtout entendu des titres du dernier et décevant album, "Office Politics". Même si cela reste plaisant, on est bien loin des grandes oeuvres des années 90. Heureusement, on eût quand même droit aux indispensables "Becoming More Like Alfie", "Everybody Knows" - fredonnée par ma fille - et de l'éternel morceau final, "Tonight We Fly", histoire de terminer en apesanteur, loin du tumulte de la fête de la musique parisienne qui, dehors, commençait déjà à battre son plein. Le temps déjà, de rentrer et de finir la journée par quelques bons disques savamment choisis, à la maison cette fois.