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Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 2) : 34-35-36

Par Blackout @blackoutedition

Fragments de nuit, inutiles et mal écrits (saison 2) : 34-35-36

Photo de Simon Woolf

Pour le livre de Richard Palachak, "Kalache", c'est par ici : KALACHE


Pour le livre de Richard Palachak, "Vodka Mafia", c'est par la : VODKA MAFIA

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 34

En descendant la rampe d'escalier métallique qui mène à l'aire des Golgothas, les trois fugitifs aperçoivent Michael en train de se traîner jusqu'aux vestiaires. Ils disposent d'une minute à peine avant que le signal ne soit donné et que la cavalerie ne se mette à charger. Mais ce court laps de temps s'avère largement suffisant. Tania conduit les deux associés à l'intérieur d'une pièce de jeu qui n'a jamais été utilisée, car deux ouvriers débiles l'ont collée au mur du fond de l'entrepôt. En tout cas, c'est ce que se figuraient les deux compères jusqu'à présent. Une fois à l'intérieur, la fille sort une clé de sa poche et l'introduit dans la serrure du placard qui fait office de porte dérobée. Sauf qu'en principe, aucune de ces clenches n'est censée posséder de serrure. - C'est quoi ce bordel ? fait Pet'o déconcerté. - Notre issue, la vie, la liberté, répond Tatiana. Puis elle ouvre le faux panneau, qui donne un accès direct à l'extérieur. Une Alfa Romeo rouge pétante est garée là, juste sous leurs yeux. La fille monte à bord et démarre le moteur en s'esclaffant : « Alors les deux cons, vous montez ? »

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Une fois dans les vestiaires, Michael se relève et se ressaisit. C'est un chef de chefs, un vor, un demi-dieu nom d'une truie lesbienne du Kosovo ! Il doit se montrer fort et assuré devant ses hommes de main, surtout en situation de crise. Alors il enlève le déguisement de forces spéciales et remet à la hâte son beau costume taillé sur-mesure. Il passe ses mains sous l'eau froide et plaque ses cheveux sombres en arrière. Trois longues inspirations... Et c'est parti, on va lâcher la meute sur cette bande de sous-enculés. La curée générale va être sonnée, jusqu'à ce qu'il ne reste plus une miette de l'entrepôt et plus un cheveu des compagnons du Golgotha. Gonflé à bloc, il sort aboyer les termes du nouveau contrat. Mais à peine a-t-il franchi le seuil du hangar qu'on lui colle le canon d'un flingue sur la tempe. Michael est sidéré de voir l'un de ses chiens d'attaque tenir le pétard, et les trois autres en ligne face à lui, jambes écartées et mains jointes dans le dos. Y pige que dalle, le pauvre... À peine a-t-il le temps de commencer son juron « Nom d'une put' » et bam ! Une balle lui explose le crâne.

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La voiture de Tatiana fonce à toute allure sur l'autoroute D1 en direction de Zilina. La fille chante comme une délurée sur un mix dancefloor des hits slovaques du moment. Ses passagers, conscients d'avoir un contrat sur la tête, ne font pas les malins. L'attitude désinvolte de Tatia, qui fait danser le haut de son corps, agite les bras en l'air et pousse des cris de groupie, commence sérieusement à gonfler Nika, qui craque d'un coup : - Putain Tatia ! Baisse le son de cette merde ou je balance le poste par la fenêtre.T'es au courant qu'on est des morts à rebours, toi comme nous. Ça va dératiser de fond en comble, tu le sais très bien, tu connais les règles. En plus, le gamin vient de perdre son frère. Tu pourrais au moins faire preuve d'un peu de retenue. - J'crois pas, non. - Pourquoi tu bifurques sur Mrtvola ? C'est un putain de patelin rom. On n'a rien à foutre là-bas. - Ta gueule, Nika. J'veux parler au « Mali Vor ». - Me manque pas de respect, salope ! Assis juste à côté d'elle, le Géorgien ressent une pression dure et froide entre les guibolles. Dans la pénombre de l'habitacle, il reconnaît la forme d'un Glock neuf millimètres parabellum.

Richard Palachak

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