C’est déjà le ciel. Ou la nuit. Ou la mer qui me réclame
par la voix de mes rivières encore tremblantes dans leur tonnerre,
leurs marbres gisants faits de chair dans le sable,
et l’homme de la lune avec le phoque du cirque,
et les joues vicieusement maquillées dans les ports,
et l’horizon tendre, toujours jeune et éternel.
Si je dois vivre, que cela soit sans timon et dans le délire.
*
Es ya el cielo…
Es ya el cielo. O la noche. O el mar que me reclama
Con la voz de mis ríos aún temblando en su trueno,
Sus mármoles yacentes hechos carne en la arena,
Y el hombre de la luna con la foca del circo,
Y vicios de mejillas pintadas en los puertos,
Y el horizonte tierno, siempre niño y eterno.
Si he de vivir, que sea sin timón y en delirio.
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Gilberto Owen (1904-1952) – Traduit de l’espagnol (Mexique) par Philippe Chéron.
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