Gérer l’éclairage public, économiser et mutualiser l’énergie, faciliter la mobilité, sécuriser… Une liste non exhaustive des bienfaits attendus lorsque l’on connecte la ville. Autrement dit lorsqu’on la rend intelligente.
Mais attention. Quelle que soit la méthode, un seul et unique objectif. « La promesse de la ville connectée, c’est de rapprocher les services des citoyens. La ville intelligente n’a d’autre but que de rendre service », insiste Emmanuel François, président de la Smart Building Alliance and Smart Cities (SBA).
Une affirmation que confirme Magali Le Coze, responsable du développement Smart City Bouygues Energies & Services. « Parfois cela effraie, on ne sait pas ce qui se cache derrière. Il s’agit tout simplement d’améliorer les services publics aux usagers. De mettre de l’intelligence au service du quotidien pour faciliter les trajets. De sécuriser via l’éclairage public. Ou encore apporter du bien-être avec l’aide de capteurs environnementaux. Ce sont les nouvelles technologies au service de la qualité de vie et du bien-être. »
Au service des usagers
Emmanuel François y voit aussi un accompagnement des nouveaux modes de vie. « Par exemple, il sera possible de développer les circuits courts. Via des plates-formes d’échanges à l’échelle d’un quartier ou d’un groupement de plusieurs villages. Ou encore de faciliter la mobilité forcément multimodale, d’avoir des informations en temps réel sur le trafic, la qualité de l’air… ».
On privilégie d’ailleurs la notion de territoire. « Je préfère parler de territoires intelligents plutôt que de smart city, précise Magali Le Coze. C’est une vision un peu différente. Notre ambition n’est pas de créer des villes hyperconnectées. Nous voulons d’utiliser, à partir d’un territoire existant et de ses spécificités, les ressources. Faire du sur-mesure, pour alimenter une plate-forme d’usages. Nous ne multiplions pas les capteurs. Nous ne sommes pas dans la technologie pour la technologie, mais, encore une fois, au service des usagers ».
Mettre en relation les réseaux
Néanmoins la technologie est nécessaire. « Si l’on prend l’exemple de Dijon, il a fallu mettre tout d’abord en place les infrastructures physiques. D’abord déployer la fibre pour relier les 24 mairies entre elles – nous sommes à l’échelle de la métropole –, rénover l’éclairage public avec Led et système de gradation, installer des capteurs (etc.). Pour ensuite piloter l’ensemble des infrastructures dans un lieu unique, depuis notre plate-forme », détaille Magali Le Coze. Très concrètement, la numérisation du territoire consiste à mettre en relation les différents réseaux de la ville, de façon à avoir une visibilité directe des équipements. Les services télécom sont mutualisés avec les autres besoins. Et transportent et analysent de l’information. Ainsi à partir d’infrastructures déjà déployées, il est possible d’installer des systèmes pour la maîtrise et le contrôle de la pollution de l’air, de la mobilité ou de l’analyse du bruit en ville. Ces procédés permettent aux collectivités d’entreprendre localement les plans d’action avec les acteurs concernés. Et de communiquer leurs actions auprès des administrés.
Reste un sujet important qui fait débat.
La sécurité des données et la protection de la vie privée des citoyens. Magali Le Coze se veut rassurante : « Tout est encadré par la Cnil et la RGPD qui imposent la protection et l’anonymisation des données ». Côté sécurité des données, Emmanuel François explique que la SBA travaille en permanence sur le sujet. « C’est très important. Il faut être en dynamique constante par rapport à cette problématique ». Ainsi le service attendu sera au rendez-vous : « Créer du lien entre les citoyens », conclut-il.
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