"L’engouement planétaire autour de la Coupe du monde féminine fait plaisir à voir. Mais de combien d’obstacles, d’embuscades, d’exclusions, d’évictions, de sarcasmes, d’ironies, de relents machistes ou d’irrespects aura-t-il fallu faire fi pour en arriver là! Nous ne boudons pas notre plaisir, mais il reste encore beaucoup à faire…". Lors de son discours d’ouverture, l’ambassadrice de Suède en France, Veronika Wand-Danielsson, n’hésite pas à "tacler" les sponsors, la Fifa, les médias et tous ceux qui entretiennent, selon elle, une inégalité de traitement entre les hommes et les femmes dans le domaine du football.
Sensible à cette cause, la Suède s’est associée à la ville de Nice: "Notre équipe nationale est restée quelques jours à Nice pour préparer son match face à la Thaïlande. On a souhaité profiter de l'exposition de la Coupe du monde pour montrer que ce sujet nous tient à coeur. Nos excellentes relations avec la mairie de Nice ont facilité notre participation à cette journée" précise Veronika Wand-Danielsson.
Maty Diouf, adjointe au Maire de Nice et déléguée aux Droits des Femmes (1), confirme la qualité de ces relations: "Nous échangeons régulièrement avec le consul de Suède, présent à Nice. Il s’agit d’un pays très évolué sur la question de la mixité. La mairie de Nice est d’ailleurs attentive à leurs pratiques et s’en inspire. Leur participation à ce rendez-vous nous a semblée évidente".
À l’initiative de cette rencontre ciné-débat, le fonds de dotation (2) Foot d’Elles. "À l’origine, il s’agit d’un média destiné à la promotion du football féminin. Il a été créé en 2012 par Marianne Gazeau, dirigeante d’une société qui accompagne les entreprises à l’international. Son but était de créer un projet citoyen porté aussi par les salariés. Elle a souhaité défendre l’égalité hommes-femmes et a choisi le football après avoir assisté à un match féminin" nous explique Gaëlle Desormeaux, chef de projet du festival Foot d’Elles. "Ce festival est l'un des évènements créés dans le cadre de ce projet. On diffuse des films sur le sport, suivis de débats autour de ce thème". De tels rendez-vous, où se mêlent sport et culture, ont lieu dans toutes les villes hôtes de matchs de la Coupe du monde féminine de football.
Dans la salle Linné du Parc Phoenix à Nice, une cinquantaine de spectateurs ont pu assister à la projection du film "Comme des garçons". Signé Julien Hallard, cette comédie relate l’histoire (basée sur des faits réels) de la création de l'une des premières équipes de football féminin, à Reims en 1969. Avec humour, ce film met en évidence toutes les difficultés des femmes à se faire une place dans un environnement très machiste.
La projection fut précédée d’un débat où les intervenants ont pu exposer les évolutions en matière d’égalité hommes-femmes dans le football. Mais aussi les progrès restant encore à accomplir. Maud Bessi faisait partie de l’équipe de Reims évoquée dans le film. Cinquante ans après, elle raconte avec émotion ses premiers pas dans le football. "À l’époque, je jouais toute seule dans ma chambre parce qu’il n’existait pas d’équipe féminine… Puis j’ai eu l’opportunité de participer à ce projet. Mais on n’avait pas du tout conscience d’être des pionnières. On avait juste envie de jouer au foot !" se souvient-elle.
"La France compte environ 200.000 licenciées en football, soit 7% du nombre total de licenciés. En Scandinavie, ce taux est supérieur à 20%. Mais les stéréotypes sont en train de changer" analyse Olivier Corbobesse, auteur d’ouvrages et spécialiste de la question. Göran Havik, de la Fédération suédoise de football, confirme ces propos : "Jouer au football est naturel chez les petites Suédoises. Le football est d’ailleurs le sport numéro 1 chez les filles. Chez nous, l’hiver est très rude et neigeux. Pourtant, nous avons plus de joueuses de football que de hockey sur glace !"
Les échanges, très riches, mettront en évidence que le combat pour l'égalité des sexes reste d’actualité. Il existe des écarts salariaux, de statuts, de moyens mis à disposition et de médiatisation qui ne se justifient pas toujours.
En fin de journée, la discussion s'est poursuivie autour d’un buffet offert par l’ambassade de Suède. Pas de Ferrero rochers mais des spécialités scandinaves et une boisson à bulles, symbole de mixité parfaite puisqu’elle a ravit les hommes comme les femmes.
(1) Maty Diouf est aussi déléguée à la lutte contre les discriminations, le harcèlement et déléguée à la francophonie.
(2) Un fonds de dotation est un organisme de mécénat destiné à réaliser une mission d'intérêt général.
Étaient présent(e)s: Maty Diouf; Veronika Wand-Danielsson, ambassadrice de Suède en France; Johan Wretman, consul de Suède à Nice; Élisabeth Houël et Gaëlle Desormeaux (fonds de dotation Foot d’Elles).
Débat animé par Fabienne Broucaret (journaliste, auteure du livre "Le sport, dernier bastion du sexisme?"), avec la participation de Maud Bessi (pionnière du football féminin), Olivier Corbobesse (auteur du livre "Le football (au) féminin en 60 questions"), Göran Havik (Fédération suédoise de football), Sevana Ghadimi (ancienne joueuse et membre de la Fédération suédoise de football).
Dates et lieux du festival Foot d’elles ici.
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