Rachel est une jeune fille juive passionnée de photographie qui va devoir fuir de lieux en lieux, portée par des réseaux de résistants durant la guerre. Elle est accueillie notamment à la Maison de Sèvres, pension des sœurs de la Sainte-Providence, à Riom, et épouse la foi catholique par obligation. Là, elle rencontre Agnès et Alice et connait ses premiers émois amoureux avec Etienne lui même photographe.
Mais l'heure de la fuite arrive rapidement, et les rencontres fortes s'enchainent : tout d'abord dans une famille d'accueil à la campagne près de Limoges, accompagnée de la petite Alice, puis à l'orphelinat du Château de Panges, pour enfin se cacher dans les bois aux côtés de résistants. Elle rencontre alors Antoine, leur chef, et sa femme, Cristina. Tout son parcours est marqué finalement par des rencontres profondément humaines, qui lui permettent de fuir un destin funeste.
Le personnage de Catherine est inspiré d'une femme qui a réellement existé, puisqu'il s'agit de Tamo Cohen, la propre mère de Julia Billet, l'auteur du récit mis en image par Claire Fauvel. Comme elle l'explique dans le dossier à la fin de la BD, Tamo a, comme Catherine, été cachée par la Maison de Sèvres et a parcouru la France de refuge en refuge avant de revenir à la Maison de Sèvres, elle aussi. Cette Maison est également authentique. Institution totalement à part, aux méthodes révolutionnaires, la vie de la Maison est fidèlement reproduite dans la BD.
Avec délicatesse et intelligence, l'auteure évoque la grande H par le biais du destin de Rachel/Catherine et nous rappelle ainsi, s'il en est besoin, les bienfaits de l'entraide dans une visée humaniste portée par l'espoir en un monde meilleur.