« J’ai des moments où je désespérerais de contenir l’inquiétude qui m’agite. Tout m’entraîne alors et m’enlève avec une force immodérée : de cette hauteur, je retombe avec épouvante, et je me perds dans l’abîme qu’elle a creusé. Si j’étais absolument seul, ces moments-là seraient intolérables ; mais j’écris, et il semble que le soin de vous exprimer ce que j’éprouve soit une distraction qui en adoucisse le sentiment. À qui m’ouvrirais-je ainsi ? Quel autre supporterait le fatigant bavardage d’une manie sombre, d’une sensibilité si vaine ? »(Senancour, Oberman)
Magazine Culture
« J’ai des moments où je désespérerais de contenir l’inquiétude qui m’agite. Tout m’entraîne alors et m’enlève avec une force immodérée : de cette hauteur, je retombe avec épouvante, et je me perds dans l’abîme qu’elle a creusé. Si j’étais absolument seul, ces moments-là seraient intolérables ; mais j’écris, et il semble que le soin de vous exprimer ce que j’éprouve soit une distraction qui en adoucisse le sentiment. À qui m’ouvrirais-je ainsi ? Quel autre supporterait le fatigant bavardage d’une manie sombre, d’une sensibilité si vaine ? »(Senancour, Oberman)