Le "José Bové bio de Charente-Maritime" n’a pas attendu la campagne des Européennes pour faire entendre sa voix sur les nombreuses "problématiques liées à l’agriculture". Il s'est fait remarquer l'an dernier grâce à son ouvrage "Paysan résistant !" paru chez Fayard. Il y lance un cri pour sauver l’agriculture et la réinventer. Droit dans ses bottes, il porte avec sa casquette de conseiller régional depuis plus de 10 ans, la contradiction, aux politiques, aux syndicats qui "font fausse route" sur l'agriculture. L’élu paysan est déterminé, à s’attaquer à la PAC (politique agricole commune) à Bruxelles "si l’on respecte l’électorat il est utile de remettre à plat la copie et de passer à autre chose et la refondre dans sa globalité ". Après avoir exercé jusqu’à 40 ans plusieurs emplois dans le secteur privé et dans la fonction publique, Benoit Biteau finit par s’installer sur l’exploitation de maïs irriguée que tenait son père. Le paternel, fervent défenseur de la révolution verte promise dans les années 60 part à la retraite. Il lui transmet alors son patrimoine terrien à bout de souffle. Grâce à ses nombreux diplômes dont celui d’ingénieur agronome, le paysan novice transforme l’exploitation familiale alors dans une impasse économique et écologique, en une ferme rentable et respectueuse de l’environnement."J’ai essayé de mettre en place des solutions agronomiques pour répondre à ce que je ne voulais plus faire et qui apporte des résultats intéressants". Il ne renie pas les savoir-faire de sa famille de paysans des marais de la Seudre. Au contraire, il les modernise à l'aide des sciences d'aujourd'hui et "garde le bon sens paysan" de ses grands-parents né au XIXème siècle. En un an, il parvient à réconcilier l’élevage et les cultures, l’homme et la nature, sans labour et sans pesticides.
Attendu dans les hémicycles du Parlement européen ou du Conseil régional de Nouvel-Aquitaine, il n'aura plus le temps de s'investir "comme avant" dans son exploitation. Pour y faire face, il vient de poster sur sa page Facebook, une "Offre d'emploi pour salarié agricole". Le paysan bio a choisi de conserver son mandat régional pour convaincre les pouvoirs publics d’accélérer la sortie du modèle intensif. Au Parlement, Benoit Biteau y interviendra sans relâche pour réorienter les aides financières vers une agriculture alternative qu’il pratique avec succès sur ses terres. Cette réussite prouve selon lui qu'il est possible de remplacer le modèle agricole dominant. Pour EELV, l’agriculture peut-être "100% bio" et locale grâce à l’agronomie. Le devoir que s’est fixé le paysan eurodéputé est de positionner l’agriculture comme un enjeu non pas mercantile mais humaniste et sociétal "quand on fait le choix d’être agriculteur on est investi de la mission de nourrir l’humanité et de protéger la terre avec un petit t et celle avec un grand T". Quant aux droits des Européens, qu’ils soient environnementaux, alimentaires..., le paysan agronome a 5 ans pour les défendre avec le respect de la parole donnée, chère à ses aïeux paysans.
En cette soirée du dimanche 16 juin, les premiers 2.000 jeunes de 16 ans arriveront dans leurs casernes pour participer au Service national universel. Chose dite, chose faite pour le président Macron qui pense peut-être en réalisant cette promesse...