Shades of Scarlett Conquering

Publié le 17 juin 2019 par Polyphrene

Out of the fire like Catholic saintsComes Scarlett and her deep complaintMimicking tenderness she seesIn sentimental moviesA celluloid rider comes to townCinematic lovers swayPlantations and sweeping ballroom gownsTake her breath away
Out in the wind in crinolines Chasing the ghosts of Gable and FlynnThrough stand-in boys and extra playersMagnolias hopeful in her auburn hairShe comes from a school of southern charmShe likes to have things her wayAny man in the world holding out his armWould soon be made to pay

Friends have told her 'not so proud' Neighbors trying to sleep and yelling 'not so loud'Lovers in anger 'Block of Ice'Harder and harder just to be niceGiven in the night to dark dreamsFrom the dark things she feelsShe covers her eyes in the X-rated scenesRunning from the reels 
Beauty and madness to be praised'Cause it is not easy to be braveTo walk around in so much needTo carry the weight of all that greedDressed in stolen clothes she standsCast iron and frailWith her impossibly gentle handsAnd her blood-red fingernails
Out of the fire and still smolderingShe says "A woman must have everything"Shades of Scarlett ConqueringShe says "A woman must have everything"

Cette chanson de Joni Mitchell (album « The Hissing of Summer Lawns ») est à la voix mystérieuse, limpide, et fascinante.
  • Mystérieuse par les allusions (un passé de souffrances, les cauchemars) et les allégories (le feu, le martyre).
  • Limpide par la description d’une personnalité à la fois narcissique, volontaire, ambitieuse, et impitoyable, s’inspirant de Scarlett O’Hara, héroïne de « Autant en emporte le vent », mais évoquant aussi, pour certains, Blanche DuBois » dans « Un Tramway nommé Désir ».
  • Fascinante, par cette description toute en nuances (ou teintes dominées par le rouge-sang) d’un personnage à la fois détestable et touchant par sa transparence, apparaissant victime de ce qu’en a fait la vie autant que blâmable pour ses vicissitudes.

ALN

Ombrées de Scarlett Conquérante
Comme montant du bûcher d’une sainte Vient Scarlett et sa longue plainte Elle voit, jouant l’empathique Sa vie en film romantique Descendre un beau chevalier d’opérette S’étreindre des amants de scène Plantations, grands bals et belles toilettes Lui font perdre haleine
En plein vent, et en crinoline Suivant l’esprit de Gable et Flynn Par des figurants et des doublures Magnolias d’espoir sur sa chevelure Formée à l’école du charme sudiste Elle aime que rien ne lui résiste Et tout homme au monde qui lui tend le bras Plus tôt que tard paiera
« Pas si fière » disent ses amis « Pas si fort » crient les voisins encore endormis « Bloc de glace » disent amants frustrés Difficile d’être aimable, et livrée Chaque nuit à des cauchemars Hantée par des idées noires Elle se cache les yeux lors des scènes porno Fuyant le scénario


Beauté, folie, gagnent louanges Car c’est dur d’avoir le courage Dans un tel besoin, de marcher Sous le poids d’une telle avidité En habits volés elle se tient Frêle dame de fer Les ongles de ses si douces mains Tout de rouge-sang couverts
Sortant du feu, encore incandescente Elle dit « Une femme doit tout obtenir » Ombrées de Scarlett conquérante Elle dit « Une femme doit tout obtenir »
Traduction - Adaptation : Polyphrènesur sur une suggestion et avec l'aide de Michaël Midoun