"Je pense qu’on va perdre 15-0 ou même 20-0". Maxime n’y va pas de main morte lorsqu’il s’agit de prévoir le résultat du match. "L’équipe est trop faible mentalement. Les joueuses craquent trop vite…" D’origine thaïlandaise, cet étudiant niçois est tout de même venu au stade avec sa sœur. "C’est surtout l’occasion de supporter le pays" explique-t-il. «"n plus, on a vu arriver les Suédoises. Elles sont immenses! Nos joueuses ne vont pas peser bien lourd…" prédit-il.
Les supporteurs scandinaves sont largement majoritaires aux abords du stade. "C’est normal", râle gentiment un couple de quadragénaires arborant les couleurs thaïlandaises. "Ils n’habitent pas très loin d’ici par rapport à nous!" Lui n’est pas venu de très loin puisqu’il habite… Nice. "Heureusement que toute la communauté thaïlandaise des Alpes-Maritimes s’est mobilisée!" se réjouit-il. Son épouse, plus discrète, tient à soutenir la cause de son équipe : "On sait que nos joueuses ne sont pas très fortes, mais elles ont déjà eu le mérite de se qualifier pour une grande compétition internationale". Même s’ils habitent à 9.400 km de leur pays, ils n’oublient pas leurs origines. "On est fiers de voir notre pays jouer en France et de pouvoir chanter notre hymne national à Nice". conclut-elle.
En voilà un autre qui semble fier de son pays : Vithoon, programmeur informatique à Bangkok, venu spécialement en France pour soutenir la formation asiatique. "Je suis toutes les équipes nationales à l’étranger : hommes, femmes, jeunes…" assure celui qui porte de la tête aux pieds la couleur bleue de son pays. La défaite 13-0 face aux États-Unis n’a-t-elle pas freiné ses ardeurs? «"’étais à Reims pour ce match. Malgré le score, je n’étais pas déçu. Mais c’est vrai qu’on a pris un peu trop de buts…" reconnait-il en souriant. "Mais ce n’est que du football et l’important n’est pas le résultat. Il faut surtout montrer la force de notre nation avec un peuple qui continue à avancer et à se battre, quelques soient les difficultés rencontrées. C’est ce que les joueuses ont fait. Et c’est pour ça que je suis fier de la Thaïlande!"
En tribune comme dans le jeu, le "pays du sourire" aura bien évidemment de la peine à soutenir la comparaison face à la Suède. Mais sur le terrain de la fierté à représenter sa nation, on peut parier qu’il y aura au moins partage des points.
Le public niçois a brillé par son absence lors de ce deuxième match du groupe F de Coupe du monde féminine de football (9.354 spectateurs pour 35.000 places). Au vu de la prestation des deux équipes, on ne peut pas dire qu’il ait forcément eu tort. Les Thaïlandaises ont démontré beaucoup de courage mais ont vite été dépassées par des Suédoises pourtant guère transcendantes.
Une minute: c’est le temps qu’il fallut attendre pour assister à la première occasion nordique. Cinq minutes: c’est la durée de la résistance thaïlandaise avant d’encaisser leur premier but. Les grandes Suédoises (l’attaquante Lina Hurting culmine à 1.80 m) avaient prévu de nombreux centres pour mettre en difficulté la petite défense asiatique (1.61 m de moyenne). Une tactique payante puisque c’est de cette manière qu’elles ouvrirent le score. Forcément, le souvenir du calvaire vécu face aux Américaines dut refaire surface dans l’esprit des Thaïlandaises. Mais la suite sera différente, en raison notamment de la maladresse des Scandinaves.
Les occasions se succèderont et permettront à la Suède de marquer encore à quatre reprises (19ème, 42ème, 81ème, 96ème minute), dont une dernière réalisation sur un penalty accordé après visionnage de l’assistance vidéo. Les Thaïlandaises seront récompensées de leurs efforts par un but marqué sur une contre-attaque en fin de partie (91ème minute). Il s’agit de leur premier but dans cette Coupe du monde. Quant aux Suédoises, avec deux victoires en deux rencontres, elles sont d’ores et déjà qualifiées pour les 16èmes de finale.
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