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C’est toi, maman, sur la photo ?, Julie Bonnie

Par Antigone

C’est toi, maman, sur la photo ?, Julie Bonnie

Juin est une période difficile pour se concentrer sur une lecture, surtout quand de multiples événements familiaux (et autres) viennent la perturber… J’ai donc commencé ce titre sous des auspices un peu étranges, en étant peu attentive, le nez à moitié sur ma messagerie à moitié sur les pages du livre. Et puis finalement, je me suis laissée emporter par la musique que me jouait Julie Bonnie dans son récit, toute autre que celle que je pensais trouver. En effet, loin d’être seulement le récit d’une femme de 46 ans (tiens comme moi) qui regarde son passé et réalise combien elle a changé, ce livre est le portrait d’une époque révolue, qui venait de voir le mur de Berlin s’écrouler, et qui ne connaissait pas encore les smartphones pour communiquer. Julie Bonnie a rendez-vous avec Julie, treize ans, puis avec une Julie au crâne rasé le violon en main. Comment ses enfants peuvent-ils s’imaginer leur mère ainsi ? Comment peut-elle à 46 ans s’imaginer avoir été ainsi ? Les souvenirs remontent à la surface, photos à l’appui bien sûr, mais également grâce aux archives d’un des membres du groupe, qui a pratiquement tout conservé, preuve que tout cela a réellement existé. Plongé dans le passé, le lecteur suit donc avec bonheur les péripéties de ce petit groupe toulousain dans lequel Julie jouait du violon, un petit groupe plein d’ambition et de fougue, et qui a traversé l’Europe, jouant sur les scènes les plus improbables, peu regardant sur le confort et la fatigue. Et c’est ce que j’ai aimé dans ce récit, c’est parcourir les routes, m’installer avec le groupe dans leur camionnette, chercher un endroit où dormir, m’inquiéter un peu pour eux en les regardant mélanger l’alcool, la fatigue, la musique et les clopes (herbeuses). La fin du siècle dernier était une époque désenchantée et grise, mais également pleine de promesses. J’ai aimé être jeune à cette époque là, étudiante. Il me semble que l’avenir était alors moins tracé qu’aujourd’hui. Et lorsque l’on rentrait à 4h du matin, après une soirée bien occupée, le blouson puant l’alcool et la cigarette, le rimmel un peu coulé au bord des yeux, la mine défaite et l’enthousiasme gonflé à bloc, le monde nous appartenait un peu. Loin d’être le coup de coeur attendu, ce texte de Julie Bonnie a tout de même su, comme vous pouvez le constater, irrésistiblement m’emporter vers un passé pas si lointain et m’a permis de me poser la question de ce que j’avais fait des ambitions de mon adolescence !

Editions Globe – mai 2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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Une autre lecture chez… Sylire

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