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[Critique] Greta

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Greta

[Critique] Greta
Quand Frances met la main sur un sac égaré dans le métro de New York, elle trouve naturel de le rapporter à sa propriétaire. C’est ainsi qu’elle rencontre Greta, une veuve esseulée aussi excentrique que mystérieuse. L’une ne demandant qu’à se faire une amie et l’autre fragilisée par la mort récente de sa mère, les deux femmes vont vite se lier d’amitié, comblant ainsi les manques de leurs existences. Mais Frances n’aurait-elle pas mordu trop vite à l’hameçon ?

Réalisé par Neil Jordan (Entretien avec un vampire), Greta est un thriller dramatique qui avait tout pour plaire sur le papier : un cinéaste expérimenté, deux comédiennes en vue (Isabelle Huppert et Chloë Grace Moretz), d’excellents seconds couteaux (Maika Monroe et Stephen Rea) et un pitch diablement intrigant. Malheureusement, à l’arrivée, le long-métrage est un cuisant échec, indigne du talent – assez relatif tout de même – des personnes impliquées dans le projet. Hormis la mise en scène, qui fait le job de manière plutôt efficace, le reste est effectivement d’une médiocrité assez incroyable. A commencer par l’écriture qui s’avère être le gros point noir du film. Non seulement le scénario manque cruellement de crédibilité (comment par exemple croire un seul instant qu’une jeune femme dans la force de l’âge puisse se sentir menacée par une frêle senior), mais il frise aussi régulièrement le ridicule. Entre les comportements incohérents des personnages, leurs réactions complètement exagérées ou les effets sonores grotesques qui entourent la plupart des scènes dites « angoissantes », l’histoire prête en effet souvent – involontairement – à rire. Une dimension comique qui aurait peut-être pu constituer un angle intéressant si seulement elle avait été pleinement assumée.

[Critique] Greta
L’autre gros problème de Greta réside ensuite dans sa direction d’actrices, ou peut-être en l’occurrence sa non-direction. Les deux comédiennes semblent en effet totalement en roue libre, incapable d’incarner de manière un tant soit peu convaincante leur personnage. D’un côté, Chloë Grace Moretz dépeint une victime morne, faible et fatiguée, dont les mauvaises décisions semblent être la spécialité. Alors certes, son historique familial peut permettre d’en expliquer certaines, mais l’ensemble reste malgré tout extrêmement léger. De l’autre, Isabelle Huppert en fait des tonnes, surlignant à l’excès chaque parole, intonation ou geste. Elle génère tellement de rire qu’on en vient d’ailleurs à regretter que le film ne soit pas une comédie. Un bilan pour le moins décevant qui aurait néanmoins pu s’améliorer si le long-métrage était au moins parvenu à capter l’attention. Malheureusement, il n’en est rien, le récit est d’un profond ennui, enchaînant les scènes quelconques/ridicules avec une facilité déconcertante. Avec le recul, et compte tenu des quelques éléments intéressants que le film laissait poindre, un résultat aussi catastrophique est particulièrement difficile à comprendre.

Plombé par une écriture catastrophique et un duo d’actrices en roue libre, Greta est donc un thriller d’une rare médiocrité. Suscitant davantage le rire que l’inquiétude, le film s’avère en définitive aussi ridicule que les personnages qu’il dépeint. Un véritable naufrage !


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