Ricardo Lucio travaille une belle cuisine, goûteuse, nette, généreuse et surtout chaleureuse comme les gens de son pays.
Small is beautiful. Cette célèbre maxime convient parfaitement au « baby palace » sis à deux pas de l’avenue George V. Chic, discret, paisible, plein de charme, on se sent à l’aise dès l’accueil parfait au desk. La décoration est de bon goût, sans ostentation donnant une tonalité particulière à ce palace qui ne ressemble pas à un hall de gare.
La salle de restaurant, sous sa magnifique verrière, est dans le ton de l’ensemble. Mur végétal, tons pastel pour le mobilier confortable, lumière naturelle et ouverture à l’air libre aux beaux jours. On a envie de se mettre à table, de prendre son temps et de déguster la cuisine du chef Ricardo Lucio qui est en harmonie avec ce décor.
Il a commencé sa carrière au Portugal, suivant les traces de son père sommelier dans un grand restaurant de Lisbonne. Parcours classique, puis la rencontre choc avec la grande cuisine française dans un Relais & Châteaux proche de la capitale, le Fortaleza do Guincho, à Cascais, dont les cuisines étaient gérées par Antoine Westermann, le triple étoilé de Strasbourg. Il ne s’en remettra pas. Il arrive en France en 2012, passe à La Citadelle à Metz, aux Airelles à Courchevel, chez Pic à Valence, au King Codet à Paris, et le voila au Sers depuis deux ans.
Il travaille une carte riche sans être pléthorique. Il joue sur cinq entrées, plats, et desserts, complété par un menu déjeuner avec deux choix par catégories qui change chaque semaine. Varié, appétissant, l’ensemble est teinté de touches maritimes et parfois portugaises, toujours à bon escient.
Dès l’amuse-bouche, on pressent un homme précis, net, qui connait son métier, le fait bien, et sait comment sortir les saveurs. Presque rien pourtant, un doux Velouté de chou-fleur, brocoli parfumé à l’ail des ours. Fin et savoureux.
L’entrée, très travaillée et bien équilibrée, est un œuf (très bien) cuit à 64°, pommes de terre, ail, compotée d’oignons, olives noires, cheveux d’ange croustillant et morue pour la signature portugaise. Un très beau plat, parfaitement réalisé, et plein de saveurs complémentaires même s’il y a du monde dans l’assiette.
On reste dans l’excellence avec un superbe Paleron de bœuf Black Angus, à la cuisson parfaite, saignant et bien saisi sur l’extérieur, tendre et ferme à la fois, d’un goût exquis, servi tranché avec un ravioli de morilles, et quelques verdures printanières : asperges et fèves. Une sorte de perfection.
Petit voyage au Portugal avec le dessert, qui n’est pas un pasteis, mais un dessert très populaire et familial à travers le pays, le Pao de lo. De fait, une sorte de génoise avec un peu de crème à l’intérieur, accompagnée de fraises, sorbet fraise, et crème vanillée. Délicieux, à la fois rustique et sophistiqué.
Ricardo Lucio travaille une belle cuisine, goûteuse, nette, généreuse et surtout chaleureuse comme les gens de son pays. Il a parfaitement compris les codes de la cuisine française d’aujourd’hui sans tomber dans la maniérisme. Quel plaisir d’être à sa table !
75008 Paris
Tél : 01 53 23 75 13
restaurant@hoteldesers.com
M° : Alma Marceau
Voiturier
Ouvert tous les jours
Menu Déjeuner : 42 € (2 plats) – 50 € (3 plats)
Balade de Sers : 62 € (3 services) – 82 € (5 services)
Brunch le dimanche (11h30/16h) : 72 €