Ce sont des passants qui, dimanche au petit matin, stupéfaits par la
scène à laquelle ils assistaient, ont prévenu la police. Une frêle
jeune femme, terrorisée s'était réfugiée sous une voiture et appelait à
l'aide.
Arrivés rue de la Cathédrale où se déroulait cette scène
inouïe, les policiers interpellaient un homme d'une trentaine d'années,
Jaouad Dahrouch, mari de la jeune femme.
Celui-ci a été jugé hier en
comparution immédiate. Jaouad Dahrouch était arrivé la veille de Reims
où il réside et d'où sa femme s'est enfuie avec leur fils, après un
passage par Saint-Dizier où elle avait été retrouvée une première fois.
La jeune femme et l'enfant ont été recueillis par un foyer.
Craignant
peut-être pour sa sécurité, la victime a refusé de faire établir un
certificat médical, bien qu'elle porte des traces évidentes de
violence. Jaouad, lui, nie avoir porté le moindre coup au cours de la
dispute qui l'a opposé à sa femme. Il met ses ennuis sur le compte de
sa belle-famille : « Dans cette affaire, Monsieur le juge, c'est
moi qui est victime. Je me suis retrouvé avec des terroristes. Son
père, moi je l'appelle Ben Laden. »
Selon la version du
prévenu, sa femme serait sous la coupe d'une famille de musulmans
intégristes qui n'aurait jamais accepté son mariage avec un laïc très
peu respectueux des préceptes de l'Islam. Si cette description n'est
pas totalement invraisemblable, elle ne permet cependant pas
d'expliquer pourquoi la jeune femme a fui le foyer familial, ni
pourquoi elle appelait à l'aide dimanche matin, cachée sous une voiture.
Déjà
condamné à de très nombreuses reprises pour des faits de violence,
Jaouad Dahrouch était passible d'une peine plancher d'un an ferme. Il
est reparti du tribunal pour la maison d'arrêt avec seulement six mois
ferme.
La Nouvelle République