"Nous savons ce qui nous attend. J’étudie le jeu de l’équipe de France depuis le tirage au sort (décembre 2008). Les Françaises auront la possession du ballon. Mais nous avons un plan pour les contrer". Finalement, Martin Sjogren, le sélectionneur norvégien, aura eu à moitié raison. Il envisageait une rencontre dominée par les Bleues. Mais les débats furent équilibrés. La preuve: la statistique de possession de la balle où les deux équipes ont fait jeu égal (50% pour chaque camp).
Mais Martin Sjogren a vu juste sur son autre pronostic: il a su mettre en place un système qui a contrarié le jeu des tricolores. Surtout, ses joueuses ont mis un impact physique dans chacun de leurs duels, ce qui a beaucoup gêné leurs adversaires. "Je n’ai pas été surprise, a commenté Corinne Diacre, la sélectionneuse française, à l’issue de la rencontre. "On s’attendait à une rencontre difficile et ce fût le cas. On ne peut pas gagner tous nos matchs 4-0…".
Comme contre la Corée du Sud, les Françaises ont débuté leur match tambours battants, avec deux occasions de but au cours de la… première minute. Mais la suite ne fut pas du même acabit. Les Norvégiennes ont rapidement rééquilibré les débats. Elles ont même développé des actions collectives de qualité, prouvant ainsi que le physique n’était pas leur seul atout.
Les Françaises montrèrent cependant leur supériorité par quelques-unes de leurs individualités. En particulier, la virevoltante attaquante Kadidiatou Diani qui, sur son côté droit, fit tourner en bourrique la pauvre défenseuse norvégienne, Kristine Minde. Malheureusement, la tricolore pêcha à plusieurs reprises dans le dernier geste, ne permettant pas à son équipe de prendre l’avantage durant la première période.
Au retour des vestiaires, les Françaises vont parvenir à réaliser en une minute ce qu’elles n’étaient pas parvenues à faire lors des quarante-cinq premières minutes: marquer un but. En effet, sur la première attaque, Valérie Gauvin récupère un centre venu de la gauche et ouvre le score du plat du pied (46ème minute). Une petite revanche pour celle qui avait été écartée de l’équipe lors du premier match en raison de retards répétés aux entraînements.
Les Bleues semblent alors avoir le match en main. Elles proposent même des séquences de jeu à une touche de balle qui ravirent les spectateurs. Au sujet du public, les Françaises purent bénéficier du soutien du public niçois. Pourtant, jusqu’au dernier moment, on eut des doutes sur leur capacité à remplir le stade. Mais la première victoire des Françaises face à la Corée du Sud a manifestement convaincu les indécis. En effet, les 6.000 places encore disponibles trouvèrent preneurs en une seule journée. Durant le match, ils jouèrent pleinement le jeu avec d’incessants encouragements, y compris lorsque les Bleues étaient à la peine. Ce fut notamment le cas lorsque Windie Renard, héroïne et double buteuse du premier match, fit un geste incompréhensible en poussant la balle dans son propre camp (54ème minute).
Tout était à refaire. La fatigue aidant, les Françaises eurent de plus en plus de mal à se créer des occasions. Mais la maladresse était aussi dans l’autre camp puisqu’une défenseuse norvégienne confondit le ballon avec la jambe de Marion Torrent. Une faute qui échappa à l’arbitre dans un premier temps. Une erreur rattrapée par l’assistance vidéo. Un pénalty réussi par la meilleure buteuse de l’équipe : Eugénie Le Sommer (72ème minute).
La suite de la rencontre n’apporta rien de nouveau. Elle permit surtout aux 34.872 spectateurs présents de fêter la victoire, chantant une vibrante Marseillaise et se lançant dans une bruyante "Ola". Comme les Bleues, le public niçois a su répondre présent. Et tous ont prouvé ce soir que la France faisait plus que jamais partie des favorites de la compétition.
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