« Honi soit qui mal y pense. »
Je me souviens parfaitement de l’album The Road Part I qui était sorti en 2017, avec se splendide pochette, et, déjà, une double suite vient le compléter cette année : The Road: Part II / Lost Highway.
James Lavelle avait explosé aux yeux du monde en 1998 avec le tout premier album de son projet UNKLE, et Psyence Fiction était resté pour moi un excellent souvenir – quand bien même je ne le réécoute pas souvent (tout comme Endtroducing… d’ailleurs, à bon entendeur !). J’avais bien sûr écouté Never Never Land puis War Stories, avant de décrocher – probablement à tort – avec Where Did The Night Fall.
Il y a quelques jours, à ma découverte de « Ar.mour », quelque chose se passe. Le mélange électro-rock et cette voix rauque qui me rappelle Tricky même si elle est nettement moins écorchée.
Lavelle le déclare lui-même, à propos de ce qui formera dans un futur proche une trilogie : « Le premier album est le moment où l’on part de chez soi, naïf, avide de découverte. Cet album représente le voyage, sur la route, avec ses hauts et ses bas, l’amour, les pertes, les expériences. Le troisième album à venir évoquera le retour à la maison… Où qu’elle soit. ».
Est-il seulement possible de vous dévoiler Lost Highway, cette seconde partie, qui nous est livrée sous la forme d’un double album de 22 morceaux ? Heureusement, je vous rassure, il y a des pauses parmi ces morceaux, ce qui allège l’écoute de chacun des deux actes : ce sont les pistes « Iter », au nombre de sic, c’est-à-dire qu’il y a en réalité 16 chansons sur The Road Part II. Ces six pistes permettent en fait de compléter l’album afin de mettre en évidence le côté conceptuel, tel un film sonore et musical.
Quand débute « Feel more / With less », je suis aux anges, quel bonheur de retrouver Liela Moss, dont le premier album solo reste l’un de mes disques fétiches de 2018 ! Sa voix est magnifiquement mise en abîme dans l’univers créé par James Lavelle. On retrouve d’autres grands noms tels Mick Jones (guitariste des Clash), Tom Smith (leader des Editors), Mark Lanegan, Jon Theodore et Troy Van Leeuwen (respectivement batteur et guitariste des Queen of the Stone Age), Ysée (chanteuse au sein de Noël Gallagher’ High Flying Birds)… et je vous laisse découvrir les autres artistes ayant pris part au projet (acteurs, photographes…).
Au final, plus j’écoute Lost Highway, plus je me rends à l’évidence. Les double-albums ont toujours été rares, ils le deviennent encore plus à l’aire du tout numérique, et je pensais qu’un double album serait trop imposant : il n’en est rien car, bien au contraire, les deux parties se succèdent avec un naturel tellement efficace qu’il m’est de plus en plus difficile de ne pas enchaîner l’écoute des deux, sans pause !
UNKLE demeure un grand, mais très humble projet également. Dans le même temps, la qualité de l’œuvre créée surpasse de loin ce que l’on peut lire ici ou là – la faute à un tout premier album ayant placé la barre et dès lors les attentes trop haut ? Oui, assurément.
(in Heepro Music, le 11/06/2019)
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