Extrait de “Histoires naturelles ” de Jules Renard
L’ongle de la lune repousse.
Le soleil a disparu. On se retourne : la lune est là.
Elle suivait, sans rien dire, modeste et patiente imitatrice.
De gros nuages blancs s’approchent de la pleine lune comme des ours d’un gâteau de miel.
Le rêveur s’épuise à regarder la lune sans aiguilles et qui ne marque rien, jamais rien.
On se sent tout à coup mal à l’aise. C’est la lune qui s’éloigne et emporte nos secrets. On voit encore à l’horizon le bout de son oreille.