Les terres cultivables disponibles se réduisent de plus en plus. Sur celles qui restent, la couche fertile diminue drastiquement à cause des mauvaises pratiques agricoles qui épuisent le sol.
La quantité d'eau disponible diminue elle aussi : d'après les prévisions de la FAO, en 2025, les deux tiers de la population mondiale n'auront plus assez d'eau pour cultiver correctement leur nourriture.
Dans le même temps, de nombreuses études prouvent que l'on peut atteindre l'autonomie alimentaire grâce à des petites surfaces cultivées de manière durable, en étant attentif et très soigneux.
Chaque personne disposant d'un jardin, quel que soit sa taille, peut se mettre à cultiver de la nourriture. Il est également possible d'en faire pousser sur une terrasse ou un balcon.
Des méthodes de culture comme la permaculture ou la méthode biointensive permettent d'obtenir de la nourriture abondante tout en améliorant, en aggradant, les sols.
Mais, cela demande des efforts. Car il faut se former (livres, vidéos, ateliers, cours), faire de nombreux tests (ce qui fonctionne à un endroit ne fonctionne pas forcément dans un autre), apprendre de ses erreurs, apporter des soins constants à ses plantes et à son sol et être attentif à la nature et à son évolution dans son petit écosystème.
Pour cela il faut commencer petit, par deux ou trois carrés de culture, ou une ou deux buttes ou une ou deux planches plates. Une fois que la culture sur cet espace réduit est bien maîtrisée et que la production est abondante, on peut alors augmenter la surface de culture, tout en restant dans des proportions raisonnables. Une surface de 400 m2 peut être suivie de manière attentive, en y apportant un soin extrême, sans y passer trop de temps.
Il faut bannir le bêchage et enrichir son sol par l'apport de compost (3 à 5 cm par mètre carré la première année, 1 à 2 cm les années suivantes) et par une couverture du sol permanente. C'est un sol vivant, riche en microfaunes, champignons et bactéries qui nourrira les plantes qui pourront ainsi produire en abondance.
La plantation se fait de manière plus dense (par exemple en quinconce), en réduisant les espacements entre les plantes (comme dans la nature) et en les étageant. Les plantes sont combinées entre-elles, pour renforcer leurs synergies. L'association des espèces de tailles différentes et aux temps de pousse différents permettent également de densifier les plantations (comme repiquer laitue et tomate ou semer radis et carotte dans le même rang).
On privilégie le semis en terrine ou godet puis le repiquage plutôt qu'un semis direct, en place. Comme cela les plants ont le temps de se développer pendant que d'autres pieds en terre finissent de pousser et d'être récoltés.
Pour gagner de la place certaines cultures envahissantes (comme les courges, les concombres, la vigne, les haricots) se font sur des structures hautes leur permettant de grimper ou directement dans les arbres fruitiers.
1/3 de la surface disponible sera réservé à la production de nourriture à haute valeur calorique comme les pommes de terre, les topinambours, le poireau, le chou, le maïs, les légumineuses, l'ail.
Une partie du terrain disponible est réservé à la production de biomasse et surtout à la production de matière carbonée.
Les plantes combinant à la fois une haute valeur calorique et une forte production de biomasse (comme les topinambours, le maïs, le millet, l'amarante, etc.) font encore gagner de la place tout en répondant aux deux dernières exigences.
Une zone sauvage est constituée pour augmenter la biodiversité et laisser croître et prospérer la nature et les animaux.
La gestion de l'eau est rigoureuse. Non seulement l'eau de pluie est récupérée, mais les arrosages sont faits à bon escient, au semis et au repiquage et ensuite uniquement lorsque la plante en a besoin.
Grâce à cette façon de fonctionner, vous augmenterez la fertilité de votre sol tout en augmentant votre productivité. Et, petit à petit, vous développerez également votre savoir-faire.