Parmi les nombreux exemples de modèles mentaux qui ont été efficaces mais qu’il nous faut désormais faire évoluer, les auteurs citent le modèle « Démarrer avec un objectif. Voici un axiome du management moderne : « Il faut commencer par un objectif clair pour pouvoir agir. » Or, il est très difficile de déterminer un objectif et surtout de s’y tenir lorsque la réalité change rapidement et profondément, de manière souvent inattendue. En outre, en incertitude, mettre tout le monde d’accord sur un objectif devient très complexe. » Ce modèle est très largement répandu et continue de prospérer à travers notamment les objectifs annuels qui parfois n’ont plus de sens dès le premier trimestre tant la situation de l’organisation a évolué.
Les modèles mentaux des organisations traditionnelles ne sont plus adaptés et viennent freiner leur nécessaire transformation. En revanche, ces organisations gagneraient à s’inspirer des modèles mentaux des entrepreneurs : ces derniers se sont créés leurs propres modèles mentaux, les auteurs en recensent 5, et ont permis de faire évoluer considérablement nos représentations : « Airbnb nous fait ainsi trouver normal de loger un parfait étranger dans notre salon. BlaBlaCar nous fait trouver normal de voyager dans la voiture d’un inconnu. Facebook nous fait exposer tous les détails de notre privée sur la place publique. » Les auteurs nous décrivent ainsi un des 5 modèles mentaux des entrepreneurs :
« Modèle n° 1 : « Démarrer avec ce qu’on a»
Les entrepreneurs partent de la réalité, c’est-à-dire de ce qu’ils ont sous la main (leur personnalité, leur connaissance, leur réseau) pour imaginer ce qu’ils peuvent faire. Autrement dit, ils ne cherchent pas des ressources pour atteindre un objectif, mais déterminent un objectif en fonction des ressources disponibles.
Alors que les programmes de transformation se focalisent sur l’objectif à atteindre, en regardant au loin, il faut au contraire partir de la réalité, c’est-à-dire des modèles mentaux qui traduisent les éléments identitaires de l’organisation. Ces modèles génèrent des objectifs inconscients qui mobilisent fortement tous les acteurs de l’entreprise et qui s’opposent aux objectifs proclamés (le consensus contre l’agilité, par exemple). On commence donc là où on est, en s’appuyant sur l’organisation et son identité. On s’inclut donc dans la problématique et on ne se contente pas d’attendre que l’initiative vienne d’ailleurs, et encore moins d’en haut. Ce modèle permet de libérer les possibles. »
Et vous, comment pouvez-vous contribuer à transformer votre organisation avec les ressources dont vous disposez ? Poursuivre l’image du dîner utilisée par les auteurs, que pouvez-vous cuisiner avec ce que vous avez dans vos placards ? Vous avez probablement beaucoup plus de ressources que vous ne le soupçonnez !