Conduire son enfant à l'école
Vous tenez sa petite main dans la vôtre qui, tout à coup, vous semble immense. Et même un peu fripée, tant la menotte de votre héros est lisse, potelée, confiante. Lisse de toute expérience, aussi. Vous vous sentez responsable de sa fragilité. Vous aimeriez le protéger. Et pourtant, l'école - avec ses défauts et ses qualités - va l'émanciper. Cela inquiète. On pourrait s'en tenir aux rôles respectifs. Vous le parent, pas toujours mûr pour distendre cette jolie relation fusionnelle avec votre tout petit. Elle / lui, pas toujours partant pour quitter le cocon... Mais, il y a une ombre au tableau. Une ombre diffuse, légère, impalpable. Par une circonvolution dont la vie a le secret - parce que c'est un passage de " déposer " son enfant à l'école - un écho est reconnaissable. Une sensation, si on veut bien y prêter attention.
Il s'agit de vous. Pas vous maintenant. On vient d'en parler. Non. Vous... hier, avant-hier à la même place. Celle de l'enfant en classe. Et vous n'imaginez pas à quel point cela va influencer votre rôle de parent d'élève, votre rapport aux enseignants, ce que vous allez dire de l'école à votre enfant.
Une palette à 360°
Je ne peux pas dans un seul article, faire la liste des sensations que l'école a pu générer en chacun d'entre nous. Cela va de l'angoisse profonde, la peur de n'avoir aucune place, l'ennui, la stigmatisation de ne pas être " dans la norme "... Jusqu'à l'enthousiasme de découvrir une matière, de constater qu'on sait faire un truc, l'étonnement pour un détail historique raconté en classe, etc... Parfois même, le peu d'intérêt pour les matières enseignées mais la découverte précoce de son talent à embarquer un groupe dans la cour de récré. Un peu touriste et pourtant grand leader !
Vous trouverez bien par vous-même votre profil... C'est finalement si frais en soi. Reste que dans votre manière de lire les bulletins de notes, de parler à un enseignant en vous posant d'emblée en victime ou en consommateur exigeant, votre réaction face à une mauvaise note perçue comme l'alerte de l'échec scolaire assuré... il y a toujours l'enfant que vous avez été en classe.