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Que prépare donc PayPal avec Tink ?

Publié le 07 juin 2019 par Patriceb @cestpasmonidee
PayPal Cette semaine, Tink, la star montante de la gestion de finances personnelles en Europe (qui prépare activement son prochain débarquement en France), annonçait que PayPal entre à son capital et, simultanément, devient cliente de son service d'agrégation de comptes. La question à un million d'euros est donc maintenant : que concocte le pionnier des paiements en ligne avec cette collaboration ?
La première idée qui vient à l'esprit – incidemment, elle est souvent la seule qu'inspire le phénomène de l'« open banking » – serait évidemment la création d'un outil de pilotage de budget. Il me paraît cependant extrêmement improbable que ce soit là l'objectif de PayPal : pour ne prendre qu'un argument, son entrée aujourd'hui sur ce marché n'aurait pas beaucoup de sens (isolément) dans le contexte de ses métiers historiques, d'autant qu'il lui suffirait, si tel était son objectif, d'adopter l'offre clé-en-main de Tink.
Deuxième hypothèse, plus plausible, l'accès aux comptes bancaires de ses utilisateurs permettrait à PayPal de connaître les détails de leur situation financière et, ainsi, de leur proposer des solutions adaptées, notamment en matière de financement de leurs achats au passage en caisse. Il s'agit en effet d'un cas d'usage qui se développe actuellement pour les API qu'impose la directive DSP2 : l'analyse de l'historique des transactions afin de déterminer en temps réel la fiabilité et l'éligibilité d'un emprunteur.
PayPal + Tink
Il existe, enfin, une troisième possibilité, éventuellement complémentaire à la précédente, suggérée par le fait que la communication officielle souligne que le recours à l'agrégation de compte n'est qu'une première étape du partenariat. Pour le comprendre, rappelons simplement que Tink inclut dans son catalogue une capacité d'initiation de paiement (reposant, elle aussi, sur les exigences de la DSP2). Avec celle-ci, PayPal pourrait donc ajouter facilement à sa panoplie un moyen de paiement alternatif quasi universel.
L'enjeu est important puisque, jusqu'à maintenant, les cartes bancaires supportent la majorité des transactions exécutées avec sa plate-forme. Leur remplacement par un système à base de virements interbancaires autoriserait, en particulier, une baisse de coûts significative. Plusieurs acteurs ont déjà imaginé de capitaliser sur une transition de ce genre mais bien peu seraient aussi bien placés pour l'imposer sur le marché que PayPal (omniprésent dans l'e-commerce) équipée de l'infrastructure fournie par Tink.
Quel que soit l'avenir réservé à ces quelques conjectures, si j'étais en charge de la stratégie dans une institution financière européenne, je me pencherais sérieusement sur les différents scénarios que laisse entrevoir la combinaison des forces entre PayPal et Tink. Certains d'entre eux sont incontestablement susceptibles d'exercer un impact considérable sur le secteur (ou du moins en esquisser les prémices) et il vaut mieux s'y préparer… en vue de concevoir une parade… ou, mieux, de prendre les devants.

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