Le principe qui sous-tend Well One (c'est le nom de la future application) commence à être connu, et apprécié. Plutôt que d'accepter passivement la coûteuse fatalité des arrêts maladie et autres absences au travail, les entreprises (et leurs assureurs) découvrent l'intérêt qu'elles ont à contribuer à la prévention de ces risques en fournissant à leurs salariés des outils – sortes de coachs virtuels sur smartphone – qui les encouragent à surveiller et prendre soin de leur santé et de leur forme physique.
Dans cet objectif, la plate-forme présentée par Aon reprend les standards du domaine. Elle comporte donc d'abord un volet de suivi global, matérialisé par un score de santé qui combine dans un indicateur unique différents critères de qualité de vie – certains pouvant être mesurés par des objets connectés, d'autres étant déclaratifs – tels que le régime alimentaire, le stress professionnel, le sommeil, l'état mental, le niveau d'activité physique… Le défi pour l'utilisateur est alors d'atteindre la note maximale.
Les mécanismes disponibles pour ce faire sont également classiques. On retrouve les incontournables encouragements à faire de l'exercice, à choisir une nourriture plus saine… accompagnés de contenus pédagogiques destinés à en faire comprendre les enjeux pour la santé. Des challenges, individuels ou à l'échelle de l'entreprise, aident en outre à entretenir l'engagement des participants, tout comme les options d'échanges et de conversations, qui cherchent à reproduire les modèles des réseaux sociaux.
L'originalité de Well One réside dans une promesse complémentaire, dont il restera à vérifier la concrétisation. Elle tient en l'idée que le véritable bien-être de la personne – qui fait que, en particulier, elle sera plus impliquée et performante dans son travail – ne se résume pas à sa seule santé « médicale ». Elle est déjà présente lorsque, par exemple, l'application demande à l'employé de qualifier son état d'anxiété à la fin de sa journée de labeur ou encore d'indiquer s'il se sent heureux avant de se coucher le soir.
Or, un des éléments pris en compte pour affiner l'évaluation de l'état d'esprit de l'individu serait ses finances personnelles. Rien de très étonnant à cela quand on sait (et diverses études le confirment) que les problèmes d'argent sont non seulement un des premiers facteurs d'absentéisme et de distraction dans l'activité professionnelle mais également une cause majeure (directe ou indirecte) d'ennuis de santé. Naturellement, Well One devra aussi inclure des recommandations dans ce domaine afin de remplir son rôle…
La gestion de budget d'antan, qui, à l'exception de quelques améliorations cosmétiques, reste, à l'ère « digitale », identique à ce qu'elle a toujours été, mérite un sérieux lifting, en adoptant une approche de coaching personnalisé. Aujourd'hui, les banques ne semblent pas parvenir à franchir le pas, probablement en raison de leur obsession innée pour leurs produits (plus que pour les besoins de leurs clients). Il revient donc à d'autres acteurs, concernés, eux, par le bien-être individuel, de s'emparer de l'opportunité…