(Anthologie permanente) Gérard Pfister, Ce qui n'a pas de nom

Par Florence Trocmé

Gérard Pfister publie Ce qui n’a pas de nom. Poezibao en donne aujourd’hui également une note de lecture, signée Marc Wetzel.
3
Ce qui n’a pas de nom
n’est qu’absence
mais rien
n’est aussi proche
12
Dire
ce qui n’a pas de nom
est-ce encore dire un nom
ou déjà ne rien dire
22
Jour après jour
le silence s’est fait
où était
l’éphémère d’une vie
26
Quels mots
quelles formes
pour retenir
ce qui n’est qu’écoulement
138
Ici
ce bouquet de myrtille :
ce qui l’a fait croître
puis dessécher
280
Mais toujours
nous fuyons le présent
les mots chaque matin
inventent un nouveau songe
519
Ainsi le poème qui ne dit
ne sait dire que ce qu’il est
cette incertaine avancée
dans le vide
617
Comme au pays des formes
la magie des figures
fait oublier
l’infini des matières
620
Comme au pays des sons
les règles de l’harmonie
font oublier
l’infini des vibrations
825
Via Malpighi via Saragozza
la foule est une mer
les hommes les femmes
n’ont plus de visage
956
Rien qu’un jardin
le ruissellement secret
de la lumière
dans chaque tige dans chaque feuille
Gérard Pfister, Ce qui n’a pas de nom, Coll. Les Cahiers d'Arfuyen, Arfuyen, 2019, 384 p., 19,5 €
« 1000 poèmes, 4000 vers résonnant en un unique chant pour dire l’essentiel, l’insaisissable, Ce qui n’a pas de nom. Résonnant avec les paysages, les musiques, les peintures, les souvenirs. Pour dire, dans le scintillement des couleurs, le mystère en pleine lumière. Comme les feuillages infiniment miroitants de Klimt (en couverture) ». (lire la suite sur le site de l’éditeur)