Lu dans l'ĂŠditorial de Jazz Magazine écrit par Franck Bergerot :
"Quant à France Musique, on vient d'y apprendre la mise à la retraite de... Alain Gerber (Le Jazz est un roman), Philippe Carles (Jazz à contre-courant), Claude Carrière [Président de l'Académie du Jazz] et Jean Delmas (Le Jazz Club). (...) La décision de se priver des compétences des plus de 65 ans n'épargne pas le classique. Mais la charrette est lourde et déboule là encore sans préavis, sans concertation. (...) C'est un bloc énorme de la mémoire du jazz qui s'en va, sans grande reconnaissance."
J'ai eu la chance, une fois, de rencontrer Alain Gerber -qui est aussi un grand écrivain- et Philippe Carles.
Alain Gerber avait accepté de me dédicacer son magnifique livre "Chet", sur la vie et l'oeuvre de Chet Baker, et me trouvant au studio un quart d'heure avant son émission Le jazz est un roman qu'il présentait ce jour-là avec Philippe Carles, il m'avait proposé d'y assister.
Après l'émission, nous avions eu une discussion passionnante sur les nouveautés discographiques et le jazz en général.
Alain Gerber et Philippe Carles n'étaient pas dupes, ils savaient leur peu de poids dans un univers culturel -devenu univers du divertissement- qui penche toujours plus vers le popularisme musical et artistique.
Au-delà de cette anecdote, j'ai surtout eu la chance, grâce notamment au Jazz est un roman, de découvrir, d'entendre, d'apprendre des milliers de choses en matière de jazz avec un plaisir toujours intact au fil des ans, bref de former cet aspect de mon goût musical, et cet acquis a une valeur inestimable.
Quand on vire Gerber, Carles, Carrière et Delmas, on ne se débarasse pas de simples animateurs musicaux qui servent la soupe au fil des promos sur les chaînes de télévision ou à la radio. Ce sont des passeurs importants qu'on supprime, des hommes d'art et de culture -oh ! le gros mot !- qui jouent un rôle essentiel de transmission pour les auditeurs qui ne se satisfont pas de l'habituelle médiocrité.
Ces hommes-là n'ont pas d'âge, ils ont de la valeur.
Dans son histrionisme, le pouvoir actuel et ses vassaux culturels nous accablent chaque semaine -ou presque- de nouvelles qui vont du grotesque au désastreux. Nous en avons aujourd'hui une preuve supplémentaire avec cette purge à France Musique.
Il est cependant possible et indispensable de résister.
Pour ce faire, je vous invite à visiter ce site où se trouve l'adresse email à utiliser pour manifester son soutien aux quatre producteurs de France Musique évincés.
Quant à l'actualité de cette écoeurante affaire, c'est sur cet autre site que vous la trouverez.