Du bonbon
Parmi ma récolte de livres, lors de la grande vente annuelle de la Bibliothèque de Québec, je suis tombée sur Les Dames de Rome de Françoise Chandernagor sans réaliser qu'il s'agissait de la suite d'un roman que j'avais beaucoup aimé : Les Enfants d'Alexandrie. Alors que ce premier tome nous faisait vivre la dernière année de gloire de Cléopâtre à travers le prisme de sa seule fille, Séléné, la suite nous plonge au cœur du règne d'Octave Auguste. Cléopâtre et Marc Antoine, vaincus, se sont donné la mort. Le frère aîné et futur époux de Séléné a été assassiné et les enfants survivants ont été amenés à Rome pour y être exhibés et exécutés. Mais c'est compter sans Octavie, la sœur d'Octave, qui convainc celui-ci de lui laisser les enfants. Celle qu'on appelle la première dame de Rome collectionne les marmots. C'est donc parmi une meute de frère, demi-sœurs, cousins, cousines, étrangers, que Séléné vivra de 10 à 20 ans, dans une sorte de captivité sans barreau, mais surtout sans avenir, elle, la fille de la reine maudite.
Encore une fois, l'auteure marie avec bonheur histoire et fiction.
À la fin du récit et presque aussi intéressantes que le roman, les notes de l'auteur, une trentaine de pages, départagent les faits historiques de la fiction. Entre deux ou plusieurs opinions des historiens, l'auteure explique ses choix.
Pas de doute que je lirai le dernier tome de cette trilogie, L'homme de Césarée.
Françoise Chandernagor, Les dames de Rome, Albin Michel, 2012, 440 pages
Étonnante déception
Juste avant Les dames de Rome, j'ai lu, pardon, essayé de lire Un amant naïf et sentimental de John le Carré. Étonnant, mais pour la première fois, un roman de cet auteur que j'adore m'est tombé des mains après une centaine de pages. Juste pour votre bénéfice, des fois que ce genre de livre vous ferait saliver, en voici quelques bribes. Un riche industriel anglais visite, en cachette de sa femme, un manoir décrépit qu'il souhaite acquérir. La maison est squattée par un couple absolument étrange. Une relation improbable s'établit entre les trois protagonistes, donnant lieu à des échanges presque surréalistes. Et ça dure sur une centaine de pages... Je ne vous en dis pas davantage, sinon que même la couverture du livre me déplaît.
J'aurais aimé vous mettre un lien vers une critique littéraire plus instructive que ces quelques mots, mais elles ne sont pas légion.
John le Carré, Un amant naïf et sentimental, Seuil, 1972, 475 pages