Que passe l’hiver de David Bry

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete


" Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. "

Stig, cadet du clan Feyren, se réjouit de participer pour la première fois aux festivités du solstice au sommet du Wegg, demeure du roi de l'hiver, signe de son passage à l'âge adulte. Le jeune homme au pied bot, difformité qui lui vaut le mépris son père, observe avec candeur et enthousiasme les conteurs, danses, ripailles et conversations, n'osant encore se mêler aux membres des trois autres clans. Mais lorsque le seigneur des Dewe s'écroule brutalement, la fête se teinte de la couleur du deuil. Et l'atmosphère glacée se fait plus étouffante.
Au cœur de la Clairière, les bûchers mortuaires brûlent et signent déjà la fin d'un monde.

Je ne connaissais pas la plume de David Bry et je dois avouer que son dernier titre Que Passe l'Hiver est une bonne manière de commencer ! Le récit est à la hauteur de l'illustration, ou est-ce l'inverse ? Quoiqu'il en soit, et avant d'aller plus loin, sachez juste que j'ai adoré me plonger dans cette histoire.

Plus qu'un récit de fantasy, Que Passe l'hiver est un conte ; plus qu'un conte il est un poème ! Une tragédie que Shakespeare n'aurait point reniée si vous voulez mon humble avis de lectrice. raconte comment le renouveau arrive après maints sacrifices.

L'histoire se déroule en hiver sous la neige et jamais une ambiance n'aura été aussi prégnante durant une lecture. Je pouvais sentir les doux flocons voleter autour de mon visage tandis que je m'enfonçais toujours loin dans la Clairière avec Stig , notre jeune héros. La situation de ce dernier n'a rien d'enviable, né avec une malformation à l'un de ses pieds, il est ignoré par un père dur et aussi froid que l'hiver qui les assaille. Pourtant, la trame du destin de Stig va peu à peu se tisser devant nos yeux et dans cette Clairière qu'il ne quittera plus.

J'aime cette idée de destin tissé, que l'on retrouve en outre dans les mythes arthuriens, mais aussi et en général dans les récits de fantasy, n'aura eu autant d'importance, lui apportant un côté presque mythique.

La plume de David Bry est un plaisir absolu ! Il a une manière très poétique de nous immerger dans un monde fait de magie, de mystère, mais qui possède aussi une noirceur angoissante. Ces ténèbres qui tissent leurs toiles tout autour de vous sans que vous ne le voyiez vraiment venir.

Les clans, bien que venant fêter le solstice n'en restent pas moins rivaux, amenant Stig et ses comparses à se méfier d'un peu tout le monde depuis le premier meurtre qui les secouera tous. Ce qui commence comme un thriller/fantasy, se transforme petit à petit en un dessein bien plus complexe qu'il n'y parait de prime abord, emmenant le lecteur à se perdre et à remettre en question ce qu'il croit savoir. Le dénouement est tragique, violent et triste, mais loin d'être pathétique. Je sais que cela n'a rien à voir, mais ayant fini la série Game Of thrones il y a peu, j'ai réussi à faire certains parallèles... Peut-être ne suis-je pas la seule à y avoir pensé concernant Stig.

Bien que le début soit assez lent avec peu d'actions, d ès que nous arrivons à la moitié du roman, tout s'accélère et la tension monte au rythme des divers rebondissements ! C'est une réussite.

Si vous voulez lire une histoire prenante aux allures de contes de fées macabres, une sorte de " Songe d'une nuit d'hiver un peu trop longue et trop violente ", comme l'auteur l'a écrit en dédicace sur mon livre (et en cela, il n'avait pas tort ), je vous invite à vous procurer ce titre le plus vite possible. Vous allez adorer !

Un régal, une écriture maîtrisée, magnifique, on boit les mots sans pouvoir s'interrompre, on suit les fils du destin qui se brise et se renforce avec l'espoir avide d'une conclusion magistrale à la hauteur du récit. Bravo !

L'ambiance du texte - On aime : La plume poétique de David Bry - Stig - L'hiver - La lenteur du début puis les rebondissements qui font monter la tension crescendo ! On aime moins : Il n'y a rien que je n'ai pas aimé !

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