Titre original : Girl with a Pearl Earring
La veste de satin jaune commençait à paraître si réelle que j'aurais voulu la toucher. Je faillis toucher celle qui avait servi de modèle le jour où la femme de Van Ruijven la laissa sur le lit. Je tendis la main pour en caresser le col de fourrure quand, levant la tête, j'aperçus Cornelia qui m'observait, dans l'entrebâillement de la porte. Une de ses soeurs m'aurait demandé ce que je faisais mais Cornelia, elle, s'était contentée de me regarder. Voilà qui était pire que toutes les questions. Voyant retomber ma main, elle avait souri.
La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. La ville est aussi prospère que rigide. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune étant très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur de la jeune fille, sa vivacité, sa sensibilité émeuvent le maître. Il l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, la tension et la suspicion règnent dans la maisonnée, le scandale se propage dans la ville.
En 1664, Griet n'est encore qu'une jeune fille mais elle entre au service de la famille du peintre Johannes Vermeer (1632-1675), marié et père (pour le moment) de cinq enfants. Si je commence à vous parler de la date, c'est qu'elle a acquis une très grande importance à mes yeux. L'auteure nous emmène de 1664 à 1676 et elle y arrive à merveille. Une fois plongée dans ce livre, j'étais réellement plongée au XVIIe siècle ! Je me suis imaginée tout le roman avec mes propres images et je redoute donc de voir l'adaptation cinématographique réalisée par Peter Webber en 2003. Je devrais peut-être d'ailleurs ne pas la voir, ou au moins pas tout de suite.
La relation qui s'installe entre Griet et le peintre est assez trouble. Vermeer est toujours appelé - le récit est raconté par Griet elle-même - "le maître" ou "il", ce qui le rend encore plus mystérieux. On ne saura jamais ce qu'il pense, car il n'exprime pas ses pensées ni ne les communique.
La jeune fille à la perle de Johannes Vermeer
L'écriture est fluide et la lecture est donc accessible à tous, même s'il s'agit de parler d'art. Tracy Chevalier s'est inspirée du tableau de Vermeer ci-dessus pour écrire cette histoire, ce qui montre son talent pour imaginer des histoires. Il est donc question de peinture et de ses techniques mais rien de très détaillé, donc, je le répète, ce livre peut être lu par quiconque s'y intéresse.
=> Un roman qui nous plonge réellement au XVIIe siècle, à chaque instant, aux côtés d'une servante et du peintre Vermeer. Un livre écrit pour les amoureux de peinture mais aussi pour tous les autres !