Cette phrase, nous la devons à Phil Jackson. L'entraîneur des Lakers l'avait déclaré à l'égard de Lamar Odom. Aux Etats-Unis, “to be a broken key” signifie être quelqu'un de dilettante, qui joue quand il en a envie, mais surtout être quelqu'un de frustrant pour ses proches étant donné que l'on possède “la clé”, celle qui délivre. Appliqué aux numéro 7 des Lakers, mais pour combien de temps encore?, cette expression est plutôt bien choisie. En effet, après huit années passées dans la Ligue, Odom est la définition d'un joueur en dent de scie. Capable de prendre feu en trois possessions, mais capable aussi de prendre deux fautes en une minute de jeu, comme ça lui est arrivé cette saison contre les Raptors. Autrement dit, quelqu'un capable d'insuffler un vent de victoire comme un brouillard de défaite.
Depuis 1999 et son entrée dans la NBA, Odom joue toujours de la même façon. Donc, il joue toujours sur ses points forts mais il subit aussi de la même manière ses différentes lacunes. Ainsi, son récurrent problème de faute n'est toujours pas réglé, tout comme ses trop nombreuses pertes de balle. Cependant, même avec ses difficultés parfois difficiles à concevoir pour un joueur de ce niveau, Lamar Odom reste un joueur respecté et aimé par ses coéquipiers. Comme si, les difficultés étaient supplantés par la personnalité du joueur.
Il faut dire que l'homme comme le joueur joue de malchance depuis ses débuts. Même lors de son inscription à la Draft 1999, Odom n'a pas effectué son année de sénior en université. Ce qui ne l'empêchera pas d'être sélectionné en quatrième position par les Clippers. Symbolique.
Mais un jour de juin 2006, tout le monde se rend compte que atouts et lacunes en basket ne sont que futilités façe à d'autres difficultés de la vie. Ce jour, le joueur perd Jayden, son fils de 6 ans, victime d'une suffocation en plein sommeil. Mais le sort s'acharne, et le même jour, Odom apprend le décès de sa grand mère. Symbolique, mais surtout tragique.
Odom est Laker depuis 2004, inclus dans le trade de Shaq' au Heat de Miami. Depuis son arrivée, Odom a tour à tour impressionné, découragé et fait lever les foules. Symbolique.
A l'heure ou l'on parle de l'arrivée de Artest au Staples Center, il me semblait bon de rappeler combien Odom était un joueur singulier et différent de par son parcours. Il est toujours bon de rappeler qu'il ne faut pas brûler ceux que l'on a aimés et qu'il faudra bien peser le pour et le contre avant de l'inclure, ou non, dans le trade du numéro 93 des Kings.