Le châtiment corporel, apparait comme indispensable dans l’éducation des enfants. L’enfant est sujet de violences dès qu’il commence à ramper sur ses quatre membres. Sa turbulence est violemment corrigée jusqu’à sa majorité par des vociférations, la flagellation, ou à coups de mains et de pieds.
A l’école, dans les familles et les centres d’apprentissages de métier, les enfants subissent des violences. Autant de fois qu’il revient de la baignade à la rivière, Mohamed Doumbouya est sévèrement frappé par son père. Oumar qualifie son institutrice de "nerveuse" qui frappe les élèves à coups de planches détachés des tables-bancs. "En frappant, elle croque ses dents ou sa langue", ajoute-t-il.
Dans les commissariats et gendarmeries, des adolescents fautifs sont corrigés par le fouet et la détention, à la demande de leurs parents.
L’autorité publique et parentale faisant défaut, un groupe de jeunes, se développe à Labé, à l’intérieur du pays, pour corriger violemment les jeunes, à la demande des parents ou de toute personne agressée. Le "Taandé" est une organisation juvénile légitimée par les familles, les autorités communales et les services de sécurité. Au premier trimestre 2019, à Daaka, une vielle accusant à tord un taxi-motard a payé le "Taandé" pour corriger le jeune au point qu’il ne pouvait plus s’arrêter. Après correction, la victime doit bénir l’organisation, avant d’être relâché, à en croire les habitants.
Le but des violences ; c’est la prévention ou l’intimidation. Ainsi une fillette craint de toucher le frigo alimenté au courant électrique, de peur d’être frappée par sa maman.
Le recours aux violences quotidiennes à titre éducatif est une réalité propre à la nature africaine, en argumente certains. Par nature, l’Africain serait très "émotif". Mouctar a lancé du gravier sur ses deux enfants qui jouaient sur un puits, manière de leur commander d'arrêter rapidement. "Ma réaction a été instinctive face à l’émotion", dit-il. L’enfant africain aussi, ne serait pas enclin à l’obéissance sur des paroles. Il craint la douleur. Interrogé sur le pourquoi des violences éducatives, un instituteur ironise : "Ah mon frère, on a hérité ça de nos parents. Envoi ton enfant à l’école, s’il déroute, on va le chicoter, c’est l’Afrique". Et ce en dépit des textes de l’école qui interdisent le fouet.
Mais les violences éducatives n’ont jamais produit le changement durable souhaité, au regard de plusieurs. "Le Guinéen ne respecte pas la règle. Le chauffeur et le taxi-motard ne mettent leur ceinture et leur casque que lorsqu’ils voient à distance la police, parce qu’ils ont été éduqués par l’intimidation", regrette un autre.
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