Ruptures, d'Ariel Bermani

Publié le 02 juin 2019 par Francisrichard @francisrichard

Je n'aurais jamais penser que Ricardo serait capable de faire une chose pareille, d'arracher le petit à l'employée de maison et de le kidnapper au milieu de la rue, en plein jour, à la vue de tous.

Dit comme ça par Dolores, la femme de Ricardo, l'enlèvement par celui-ci de leur fils Ignacio, Nachito, 12 ans environ, ne peut être que l'acte de quelqu'un devenu fou, complètement fou.

Dolo ne sait pas que Riky l'a vue embrasser un homme, un baiser rapide, les lèvres fermées, alors que son corps était recouvert, à peine, d'un chemisier de dentelle, sans sous-vêtements dessous.

La mère de Dolo lui avait bien dit qu'elle ne faisait pas le bon choix en épousant Riky. Qui ne comprend pas qu'elle l'ait trompé: il n'est pas un pauvre type et lui a toujours donné tout ce qu'elle voulait...

Dolo et Riky ne communiquent pas: elle ne comprend pas qu'il veut se venger et lui est désemparé parce qu'il ne s'est jamais occupé de son fils, prêt à satisfaire tous ses caprices pour avoir la paix.

Bien qu'il ait réussi matériellement en échappant à son milieu modeste, Riky renoue avec ses amis d'enfance qui apparaissent peut-être à Nachito comme des gens bizarres, mais ne sont pas insensés.

Riky est l'homme des Ruptures. A l'âge de Nachito, plutôt que de rentrer chez lui, il avait déjà éprouvé le besoin irrépressible, pour ne pas vieillir, de partir d'ici, voyager, disparaître complètement:

Quelque chose commençait à se casser, pour toujours...

Francis Richard

Ruptures, Ariel Bermani, 136 pages, BSN Press  (traduit de l'espagnol par Pierre Fankhauser)

Livre précédent chez le même éditeur:

Veneno (2016)