Hiroshima a fait du marin Michel Serres un philosophe. Je l'entendais dire ce matin.
Cette bombe a été une prise de conscience pour beaucoup de gens de l'époque. Et en particulier les scientifiques. Nous allions vers la catastrophe. Et cela parce que, fascinés par les succès de la physique, nous avions fondé le progrès sur les présupposés, anti naturels et humains, de la physique. Prédiction auto réalisatrice qui nous annonçait la liquidation de l'espèce humaine.
Il fallait remettre la pensée humaine sur des bases saines. Il fallait prendre le contre-pied de la physique. Il fallait étudier système et complexité.
Qu'en reste-il aujourd'hui ? Le confort des Trente glorieuses a endormi les craintes. Même les écologistes ne rêvent plus que d'éoliennes, autrement dit de géo ingénierie. Tout le combat de la Silicon Valley, dont notre start up nation est une pale suiveuse, est celui de la technologie contre l'homme. Avec pour conséquence le triomphe de l'artificiel ! Et l'on n'a plus de Michel Serres que l'image d'un aimable papy.