S’il est certain que de multiples facteurs environnementaux et de santé influent sur la durée et la qualité de sommeil, existe-t-il néanmoins une vulnérabilité aux troubles du sommeil ou, au contraire, une prédisposition familiale à « bien dormir » ? Cette étude de l’Université d’Exeter répond par l’affirmative et identifie 17 liens entre notre code génétique et la qualité, la quantité et nos habitudes de sommeil. Parmi ces gènes ou sites génomiques, 10 sont corrélés à la durée du sommeil et 26 avec la qualité du sommeil.
L'étude financée par le Medical Research Council a examiné les données de 85.670 participants (UK Biobank) et de 5.819 autres participants à 3 autres études. Tous les participants ont porté des accéléromètres au poignet durant 7 jours afin de pouvoir enregistrer les niveaux d'activité en continu. Ces données sur le sommeil étaient plus détaillées que celles des études précédentes portant majoritairement sur des données de sommeil autodéclarées.
Un gène qui « conditionne » à la fois la durée et la qualité du sommeil : Parmi les régions génomiques découvertes se trouve un gène appelé PDE11A. L’équipe constate qu’une variante peu commune de ce gène n’affecte pas seulement la durée de sommeil, mais également sa qualité. Ce gène avait déjà été identifié comme une cible possible pour le traitement des patients atteints de troubles neuropsychiatriques associés à l’instabilité de l'humeur et aux troubles du comportement social ;
- collectivement, les sites génétiques liés à la qualité du sommeil sont également liées à la production de sérotonine, ce neurotransmetteur associé à des sentiments de bonheur et de bien-être. La sérotonine est déjà connue pour jouer un rôle clé dans les cycles du sommeil et on pense qu’elle favorise un sommeil plus profond et plus reposant ;
- certaines variantes identifiées contribuent également à expliquer l’association étroite entre le syndrome des jambes sans repos et les troubles du sommeil.
L’impact du…tour de taille : sur un tout autre registre, la graisse abdominale semble faire la différence chez les personnes ayant le même tour de hanche : chez ces patients, un tour de taille plus élevé semble réduire le temps de sommeil, bien que l'effet soit faible : il s’agit en effet d’environ 4 secondes de sommeil en moins par cm d'augmentation de la taille en cas de tour de hanche moyen aux environs de 100 cm.
« Nous savions que dormir suffisamment améliore notre santé et notre bien-être, mais nous en savions encore relativement peu sur les mécanismes de notre corps qui influencent notre sommeil. Pourtant ces changements dans la qualité, la quantité et les horaires de sommeil sont fortement associés à plusieurs maladies humaines telles que le diabète et l'obésité, ainsi qu’à certains troubles psychiatriques », conclut l’auteur principal, le Dr Andrew Wood, de la faculté de médecine de l'Université d'Exeter.
En identifiant de nouvelles variantes génétiques influençant les caractéristiques du sommeil, l’étude apporte de nouvelles données sur le rôle moléculaire du sommeil chez l'homme. Elle fait partie d'un ensemble de travaux émergents qui pourrait donner lieu au développement de nouveaux traitements pour améliorer notre sommeil et notre santé globale.
Source: Nature Communications 05 April 2019 Genetic studies of accelerometer-based sleep measures yield new insights into human sleep behaviour
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Équipe de rédaction Santélog Juin 1, 2019Rédaction Santé log