Les Licornes

Publié le 01 juin 2019 par Hunterjones
On dit que la licorne a été discutée pour la première fois autour du moyen âge, quand, en explorant les territoires aujourd'hui connus comme étant l'Afrique (en cherchant toutefois les Indes), on trouvait sur leur sol, des animaux magnifiques et fascinants à une seule corne.
Cet animal était bien entendu un rhinocéros, mais dans l'ignorance de l'époque est née cette idée que cet animal fantastique à une seule corne avait la grâce d'un cheval. On l'a rêvée. On l'a cherchée. Mais la licorne, née de l'ignorance, n'existe pas.
Les explorateurs qui ont suivi n'ont trouvé que rhinocéros. Ce qui n'est pas mal non plus. Moi je trouve ça beau des rhinos. Lourdaud, mais beau. J'en prendrais un pour chasser les moufettes, les marmottes, les ratons-laveurs, les écureuils, les pics-bois autour de chez nous.
Cette semaine, au Québec, une lourde décision devait être prise par la juge Hélène Di Salvo, la plus difficile de sa carrière dira-t-elle.
Une grosse décision sociétaire. Le Québec pensait fort.
Michel Cadotte, aidant naturel, amoureux et époux de Jocelyne Lizotte, l'a étouffé à l'aide d'un oreiller, le 20 février 2017, la tuant, elle qui était durement atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle et son conjoint avaient demandé l'aide médicale à mourir au préalable, qui leur avait été refusée. Cadotte s'en est alors occupé. Par compassion dit-il.
Di Salvo lui a imposé 2 ans moins un jour.
Traduction: 8 mois avant une possibilité de libération, ce qu'il devrait avoir, si il se comporte bien.

On en a beaucoup parlé cette semaine. On a beaucoup entendu l'expression "meurtre par compassion". Que je n'aime pas. C'est comme de la pédophilie bienveillante. Ça n'existe pas.
(Oui, ça s'appelle la religion catholique, mais ça c'est une blague d'humoriste).

Le mot meurtre vient non seulement annuler le gentil adjectif affectueux et empathique qui suit. Et c'est ce même mot qui condamne Cadotte à la prison. Si on est prêt à discuter de l'aide à mourir, parce que c'est vraiment de cela dont il est question, on est encore loin d'accepter des termes comme "meurtre par compassion". Qui dit "meurtre" dit meurtrier. Et meurtrier saisi sera coffré.
Nous avons vécu notre moment Robert Latimer.
La fin d'un monde, Cadotte l'a connue avant ce qui lui tombe maintenant dessus. Comme Latimer, la fatigue mentale et physique a eu le meilleur sur lui. Les enfants de Lizotte, qui étaient d'accord pour l'aide à mourir, sont toutefois restés traumatisés des moyens pris par Cadotte.
La vraie discussion maintenant n'est pas de parler de licornes meurtres par compassion.
La discussion à garder est celle sur l'aide à mourir. Et l'aide aux aidants naturels quand celle-ci leur est refusée.


On a aussi eu de la visite cette semaine.
Le parfaitement égaré vice-président des États-Désunifiant, Mike Pence.
Le même qui croit aux licornes aux droits du foetus.
Et qui travaille et milite très fort pour soutirer le droit aux femmes de mettre un terme à leurs grossesses.
Au Canada, la loi nous as confirmé, en 1988, que le foetus n'est pas vivant. Il est vie en formation. La preuve étant qu'il peut même, en cours de processus se déformer. Un être vivant n'est donc considérer vivant que lorsqu'expulsé du foetus et sorti du corps de sa brave mère.
Parler du droit à la vie du foetus est aussi futile que de tenter de nous faire croire aux licornes.

Faudra un jour que des gens comme ça ne soit plus en position de pouvoir nulle part.
La licorne est un animal imaginaire.
Le meurtre par compassion, un droit imaginaire.
Le droit à la vie du foetus, une folie.
Une ostie de folie.
Comme planter son pied dans la face de Mike Pence.
Ce que j'aurais fait, avoir été assis à la table avec eux.
Mais je préfère chasser les licornes roses invisibles.
Kwekwatsew qu'on dit chez mes ancêtres.
(Mythe).