L'escalade continue dans la guerre commerciale opposant États-Unis et Chine. Après l'affaire Huawei, l'Empire du milieu s'apprêterait, selon plusieurs médias chinois, à couper l'approvisionnement américain en "terres rares", matériaux utilisés pour la fabrication des smartphones et autres appareils électriques.
Un enjeu majeur pour Washington car 80% des terres rares utilisées sur le territoire américain proviennent de Chine.
Les menaces déguisées de Pékin
La tension entre les deux plus grosses nations économiques avait déjà monté de plusieurs crans la semaine dernière, au moment où Washington interdisait toute collaboration des entreprises américaines avec Huawei. Un meeting est prévu entre Xi Jinping, président chinois, et Donald Trump lors du G20 le mois prochain, mais Pékin ne serait, semble-t-il pas prêt à attendre jusque là pour riposter.
Même si l'on en entend rarement parler, les terres rares sont des éléments essentiels pour l'allumage des smartphones, ainsi que le fonctionnement des rayons X et des réacteurs nucléaires. Une importance capitale que la Chine semble déterminée à faire peser sur la balance. Voici ce qu'on peut lire dans le People's Daily, premier organe de presse du Parti communiste chinois :
" En tant que premier fournisseur de terres rares, la Chine a toujours mis en avant les principes d'ouverture, de coordination et de partage dans le développement de son industrie de terres rares. [...] Cependant, si quiconque tente d'utiliser les terres rares importées contre la Chine, le peuple chinois sera en désaccord."
Une annonce qui sonne comme un compte-à-rebours à l'heure où les menaces sont de moins en moins déguisées entre Washington et Pékin.
Les terres rares : cette arme secrète chinoise
Signe que la situation a peut-être atteint un point de non-retour, l'article comprend aussi la phrase " Ne dites pas que je ne vous avais pas prévenu ". Une bravade prophétique déjà utilisée en 1962, juste avant l'offensive des troupes chinoises sur l'Inde.
Comme le précise à demi-mot l'article du People's Daily, la Chine n'a jamais hésité à utiliser le levier des terres rares pour faire pression sur un adversaire. Les tarifs appliqués au matériau avaient déjà subi une augmentation de 10 à 25% début mai.
Si la mesure d'embargo venait à passer, les États-Unis se verraient confronter à deux choix : se tourner vers un de ses alliés, petits fournisseurs de terres rares (la France, le Japon et l'Estonie représentent à peine 15% des ressources mondiales) ou renoncer à son décret anti-Huawei.
Et s'il y avait une troisième solution ?