Ce taux d'abstention témoigne toujours du désintérêt des citoyens envers une institution qu'ils peinent à comprendre et jugent éloignée de leurs préoccupations, même si les prérogatives du parlement se sont légèrement accrues ces dernières années…
Le Rassemblement National (RN), dont la liste était menée par le jeune Jordan Bardella arrive en tête du scrutin avec 23,31% des voix. Cependant, on est loin d'un raz de marée car le RN ne distance LREM que de 09% et fait moins que le FN en 2014 avec 24,86%.Avec 22,41%, le total des voix de LREM et de la majorité présidentielle est minoritaire malgré ses alliés de circonstance : Modem, Agir et Mouvement radical. Objectivement et par rapport au nombre de voix obtenues par les différentes listes, jamais aussi peu d’électeurs auront voté pour le parti au pouvoir. Le succès des Verts et la déroute des Républicains, de la France Insoumise et du PS
- La liste des écologistes (EELV) a connu un succès (13,47%) mais c’est un vote refuge (« Home »), les élections européennes ayant déjà servi à des échappatoires pour des votes éphémères. Daniel Cohn-Bendit avait fait 16,28% des voix le 7 juin 2009, soit le plus haut score jamais réalisé par un parti écologiste à une élection européenne en France mais cela ne s’est pas reproduit ensuite lors des autres élections. Cela laisse les écologistes entièrement devant leur choix face à la gauche demain et notamment aux alliances en vue des prochaines élections municipales et régionales.
- Avec 8,48%, la Droite obtient son plus bas score depuis le début de la 5ème République en 1958. Pris en tenaille entre le RN d’une part et LREM, François-Xavier Bellamy n’a pas su convaincre les électeurs de droite en refusant notamment l'étiquette de souverainiste. Sa position personnelle contre l’avortement et surtout dans les derniers jours de la campagne sa prise de position en faveur de la mère de Vincent Lambert n'ont pas arrangé les choses.
- Avec 6,31%, la France Insoumise qui rêvait d’être le parti opposant numéro 1 à Emmanuel Macron paye d’abord les comportements personnels de J.L. Mélenchon dans l’affaire des perquisitions et les nombreuses tergiversations stratégiques entre la ligne " populiste " de gauche, portée par des personnalités comme François Cocq et Djordje Kuzmanovic, et la ligne d’ouverture à gauche incarnée par le choix de Manon Aubry, ex-militante de l’UNEF et responsable de l’ONG Oxfam. Son ambiguïté à propos de l'Union européenne, de la sortie des traités et du problème de l’immigration ont précipité sa chute en la plaçant au même niveau que le PS.
- Avec seulement 6,19%, la liste PS-Place Publique arrive en 6ème position. Mais si la confrontation de fond pour répondre à l’immense crise du système financier, entre une Europe de droite, libérale et une Europe de gauche, sociale, n’a pas eu lieu, c’est avant tout la faute du PS, de son programme trop timoré et hésitant et à l’immense hypocrisie de Raphaël Glucksmann qui avait voté pour Nicolas Sarkozy en 2012 et Emmanuel Macron en 2017. En réaction, une forte proportion d'électeurs socialistes a finalement voté pour les listes d’Europe-Ecologie et une petite minorité pour la LREM.
Bulletins blancs : 1,16 %
Bulletins nuls : 1,11 %
Total suffrages non exprimés : 52,15 %
Suffrages exprimés : 47,85 %, soit sur une base 100 :
Rassemblement national (RN) : 23,31, soit 11,15 %
La République en marche (LREM) : 22,41, soit 10,72 %Europe Ecologie les verts (EELV) : 13,47, soit 6,44 %
Les républicains (LR) : 8,48, soit 4,05 %
La France Insoumise (LFI) : 6,31, soit 3,01%
Pati socialiste-Place Publique (PS-PP) : 6,19, soit 2,96%
En comptant les électeurs non-inscrits, cela fait encore moins ! Finalement, les européens ne croient plus guère à l'Europe et à son fonctionnement onéreux, privilégiant l’ultra-libéralisme et une commission dont les membres ne sont pas élus démocratiquement, creusant les inégalités entre pauvres de plus en plus pauvres et riches de plus en plus riches…
Photo Creative Commons
Lire la suite du blog :> Les 25 derniers articles
> Tous les articles