Le développement des transports en commun dans le cadre du Grand Paris Express va permettre de réduire l’impact écologique des déplacements des franciliens. Mais ces travaux produisent de grandes quantités de terres excavées. Celles-ci doivent être analysées, afin d’être acheminées vers des espaces de stockage ou de valorisation adaptés. Ces terres naturelles ne sont cependant pas toujours réemployées à leur juste valeur, et l’ensemble du processus représente des coûts économiques et écologiques importants.
Grâce à un partenariat noué avec l’agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart et la ville de Ris-Orangis (91), les équipes de Bouygues Travaux Publics Région Parisienne ont trouvé une alternative positive à ce système traditionnel. Le développement d’un projet d’aménagement agricole, qui intègre les terres excavées les plus nobles, dans le but de participer à l’attractivité locale et à l’amélioration du cadre de vie.
Restructurer une terre agricole historique
L’agglomération dispose d’un terrain de 13 hectares sur la ville de Ris-Orangis. Un terrain que l’agglomération et la ville souhaitent aménager en terre cultivable biologique. Cela passe par l’installation d’une ferme (hangar et logement) et d’un forage d’irrigation. L’objectif ? Consolider une ceinture verte autour de la commune et l’exploiter via une culture agricole biologique de proximité. Mais cette parcelle, une ancienne petite carrière à l’abandon, présente un sol dégradé, très pierreux, à la composition hétérogène. En clair, elle n’est pas cultivable en l’état.
Une convention a donc été signée en novembre 2018. Bouygues Travaux Publics Région Parisienne, en charge de la réalisation de travaux du Grand Paris Express à proximité, amendera 7 hectares de sol sur la parcelle de Ris-Orangis. Des terres sélectionnées pour leur qualité, provenant des chantiers proches, seront utilisées.
Un projet pilote
La revalorisation de la parcelle passera par quatre étapes :
– la récupération de la terre végétale épierrée du site ;
– le nivellement de la parcelle ;
– la sélection et l’apport des terres excavées nécessaires à la restructuration du sol ;
– la préparation de la surface de culture en réutilisant la terre végétale épierrée et fertilisée par du compost et des engrais verts biologiques.
Toutes ces interventions seront effectuées selon les orientations suggérées par un agronome spécialiste des sols agricoles. La Société du Grand Paris a également donné son accord pour intégrer le site comme exutoire des terres du Grand Paris Express.
La finalisation du projet est prévue pour octobre 2019. Plusieurs candidats à la création d’exploitation agricole se sont positionnés. S’ils sont sélectionnés, ils occuperont quelques hectares chacun et vendront leurs productions en circuits courts. A terme, ils pourront cultiver les parcelles en appliquant le cahier des charges de l’agriculture biologique, pour obtenir un agrément.
Ce projet d’utilisation de terres excavées pour la reconstruction d’une parcelle agricole bio est une solution expérimentale. Cette démarche d’économie circulaire pourrait être dupliquée sur d’autres sites plus vastes.