Partager la publication "[Critique] THE PERFECTION"
Titre original : The Perfection
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Richard Shepard
Distribution : Allison Williams, Logan Browning, Alaina Huffman, Steven Weber, Glynis Davies, Winnie Hung, Stephen Chang, Graeme Duffy…
Genre : Horreur/Thriller
Date de sortie : 24 mai 2019 (Netflix)
Le Pitch :
Charlotte, une violoncelliste virtuose, fait son grand retour après avoir passé plusieurs années loin de la scène. Elle renoue rapidement avec son ancien mentor, un homme exigent et inflexible, mais fait aussi la connaissance d’Elizabeth, une autre musicienne, elle aussi pour le moins douée. Rapidement, les deux jeunes femmes apprennent à se connaître et se reconnaissent l’une dans l’autre…
La Critique de The Perfection :
Réalisateur de la comédie Dom Hemingway (avec Jude Law), Richard Shepard nous entraîne avec The Perfection, dans le petit monde très fermé des violoncellistes de haut-vol. L’occasion pour lui de tenter de se hisser au niveau du Darren Aronofsky de Black Swan et de mixer plusieurs genres dans l’espoir de nous prendre à revers grâce à un script pour le moins retors. Retors mais aussi complètement débile. Car oui, trêve de suspense, The Perfection est très loin de Black Swan. À vrai dire, il est carrément raté. Et pas qu’un peu !
La perfection n’est pas de ce film…
Allison Williams (Girls, Get Out) et Logan Browning (Dead White People, Powers) campent ici deux musiciennes de génie dont l’apprentissage auprès d’un homme aussi complexe et qu’intransigeant a favorisé la naissance d’un esprit de compétition exacerbé. Au début du film, le script met ainsi en exergue ce qu’on imagine être une rivalité entre deux virtuoses. Après, il vire brutalement de bord au prix d’un twist parfaitement à la ramasse. C’est alors que l’on comprend que The Perfection risque de toucher le fond plus tôt que prévu. Et c’est ce qu’il fait. Il touche le fond, rebondit un peu, prend une pelle et creuse. Effectivement inscrit dans la lignée de Black Swan, The Perfection pêche néanmoins rapidement par un excès de zèle manifeste et prend des détours complètement inutiles histoire de nous surprendre. Et c’est là tout le problème. Là où Black Swan, encore lui, se concentrait sur son récit sans chercher à absolument choquer à tout prix (mais y parvenait brillamment), The Perfection fait preuve de beaucoup moins de subtilité et fonce dans le tas en piochant à droite à gauche des éléments sans prendre la peine de les digérer. Et si l’introduction est au fond plutôt efficace, les promesses qu’elle nous lance à la face ne sont par la suite jamais tenues.
Fausse note
Avec ses airs de téléfilm tentant (vainement) de ressembler à un film de cinéma, The Perfection tombe vite dans les tréfonds d’une nullité assez crasse car assortie d’une putasserie à toute épreuve. La faute donc à un scénario jouant sur plusieurs tableaux, jamais aussi malin qu’il ne le prétend et surtout sans cesse plus crétin au fur et à mesure que se rapproche le dénouement. Les personnages, particulièrement mal dessinés, changent ainsi brutalement d’attitude pour les besoins de l’histoire alors que les acteurs ne parviennent jamais à tirer leur épingle du jeu. Steven Weber, en mentor mystérieux, est particulièrement à la ramasse et Allison Williams et Logan Browning doivent se contenter de partitions très limitées ne leur permettant pas d’offrir des performances capables de nous faire ressentir les émotions visiblement voulues. Aux manettes, Richard Shepard échoue lui aussi malheureusement à faire ressembler son film à quelque chose qui se tienne. Et ce n’est pas quand celui-ci s’enfonce dans un gore opportuniste jamais vraiment justifié que cela s’arrange. Bien au contraire…
En Bref…
Méchamment raté, The Perfection est aussi indigent qu’outrancier dans sa façon d’aborder un mélange de styles très mal dosé et opportuniste. Essayant maladroitement de masquer la vacuité d’un scénario totalement aux fraises, le film offre bien quelques scènes voulues choquantes histoire de nous maintenir éveillé mais ne cesse de s’enfoncer vers les tréfonds d’une nullité qui atteint des sommets lors d’une dernière scène risible à plus d’un titre.
@ Gilles Rolland