Ce tableau est le résultat d'une commande privée. Il s'agissait de recopier (en l'interprétant) l'image d'un raton-laveur stylisé. J'ai déjà peint des animaux (cf
Chat-lit-marre), mais jamais en noir et blanc. Donc, défi. J'avoue que je n'ai pas pu me résoudre à utiliser uniquement du noir et du blanc. Très peu de mes tableaux contiennent du noir pur, et celui-ci ne fait pas exception. Ce que l'on prend pour du noir est en fait un mélange de bleu outremer, de terre de sienne brûlée, et parfois d'un peu (très peu) de vert primaire et de jaune.
Autre nouveauté, j'ai utilisé pour la première fois la technique de la projection directe sur la toile. Je prends un vieux pinceau assez dur, je le trempe dans la couleur puis dans térébenthine (j'ai découvert que ça ne marche pas avec l'huile), et en tenant le pinceau à 10cm de la toile je gratte les poils du pinceau avec mon pouce. C'est étonnant comment, avec un peu d'expérience, on arrive à être précis avec une technique aussi frustre. Il paraît que ça marche aussi avec une brosse à dents, je n'ai pas essayé...
Quoi qu'il en soit, voila le résultat
(cliquez sur l'image pour la voir en plus grand)
Raton laveur, Huile sur toile de Serge Boisse 60x60cm, 2019.
Comme d'habitude, voici un petit cours de peinture à
l'huile gratuit pour vous expliquer comment j'ai créé ce
tableau :
Bon voila l'image d'origine. Elle est en basse définition, mais ça me suffira.
J'ai commencé par enduire ma toile de gesso, puis j'ai utilisé un projecteur vidéo pour projeter l'image sur la toile. Je n'ai pas l'intention de recopier cette image pixel par pixel, mais de l'interpréter. J'ignore le format original, ma toile fait 60cm par 60cm. Donc, première étape, placer les points essentiels. Ensuite, j'éteindrai le projecteur, l'important c'est de restituer la "personnalité" de ce raton laveur dans un style qui me sera propre.
Bon, voila ce que ça donne : On commence à reconnaître le dessin. Il n'est pas noir et blanc, je m'en fous à ce stade. Il manque quand même des poils...
Pour ça, je reprends mon vieux gros pinceau tout dur, et je trace directement des grands traits, dans le frais, et je projette alternativement en frottant le pinceau avec mes doigts. Je n'utilise pas de cache, la peinture à l'huile ce n'est quand même pas de l'aérographe ! (Une technique que j'aimerais apprendre, cela dit).
Allez, je reprends un pinceau plus classique (très doux), et je m'attaque à l'oeil et aux ailes du nez.
Encore un peu de projections de gouttelettes, avec cette fois du terre de Sienne et un peu de vert. En dessous du nez, il manque quelque chose. Une bouche, peut-être ? Un sourire ?
Oui, c'est ça, une bouche ! Mais il faut aussi revoir l'oreille, le contour des yeux, le front, encore l'oreille, et tracer les moustaches. Là, j'avoue, j'ai utilisé du blanc pur, chose que je ne fais presque jamais d'habitude.
Reste à adoucir un peu tout ça, à rajouter des projections un peu partout, et à signer... Ce que vous ne savez pas, c'est que cette toile a un cadre épais, et que j'ai dû aussi peindre les bords. Pas si facile !
Et voila ! Il est beau, non, mon raton laveur ?
<--Cliquez sur l'image pour la voir en grand.
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