Oui, François Weyergans était un pote et la nouvelle de sa mort, ce soir, me choque forcément. Nous avons passé ensemble des moments impossibles à raconter en public, nous avons ri (parfois en buvant) jusqu’au bout de nuits enfumées – ses Gitane maïs, qu’il fallait rallumer tout le temps… Mais peu importe, après tout, il me restera des souvenirs de l’homme et les livres les prolongeront. J’étais trop peu curieux de littérature contemporaine (ça commençait à peine) quand son premier roman, Le pitre, est paru en 1973. Je l’ai lu plus tard, j’ai été impressionné. J’avais entre-temps pris en route son œuvre hilarante et déchirée, celle d’un fantaisiste doublé d’un clown triste, d’un illusionniste qui écrivait comme il rêvait le cinéma – un art qu’il avait pratiqué aussi, cela se voit dans les romans. Il désespérait ses éditeurs qui attendaient des textes souvent bien moins avancés que ce qu’il disait, et c’était alors le temps des promesses non tenues. Ou plus tard, mais alors, quels cadeaux ! Tu me manques déjà, cher François. Où que tu sois, continue à raconter des histoires invraisemblables pareilles à d’éphémères bulles de savon – elles en ont les couleurs et la légèreté, la fragilité aussi, mais elles marquent sur les vitres, les murs, les esprits où elles explosent. J’ai retrouvé ceci, que j’ai écrit sur toi, j’espère que tu me pardonneras. Il manque des textes plus anciens, j’espère que tu en éprouveras du soulagement. Même s’il aurait été pas mal de retrouver ce que tu me disais à la sortie de La vie d’un bébé, à propos de son montage « cut » très cinématographique… Quant à ton habit d’académicien, il m’a toujours fait bien rigoler, je peux te le dire maintenant.
1989 La grâce insolite de François Weyergans
RENCONTRE Pourquoi avoir choisi un titre aussi provocateur ? Il est provocateur dans la mesure où il est simple, et toutes les choses simples deviennent provocatrices de nos jours, sans qu’on le fasse exprès. Au départ, je voulais raconter l’histoire d’un type qui se promène dans le Japon. Au lieu de me casser la cervelle à lui trouver je ne sais quel métier, il valait mieux en faire un écrivain. Il y a de plus en plus d’écrivains dans les romans et ce n’est pas une mauvaise chose : ça permet d’évacuer la fausse reconstitution d’un métier. En voyageant, on est amené à dire ce qu’on fait. Et dire : « Je suis écrivain », c’est souvent un peu gênant. Sauf au Japon, parce que c’est très facile à retenir comme mot et que cela provoquait des réactions de grand respect. Non pas pour ma personne, bien sûr, mais pour la profession. C’est, bien plus que chez nous, une civilisation de l’écrit. J’étais frappé de voir que cet écrit si menacé en Europe était tellement respecté au Japon, qu’on nous présente comme l’exemple de la modernité – qu’il est aussi, d’ailleurs. En outre, je trouvais bien d’utiliser l’affirmation du titre avec le mot « roman ». Ce n’est pas un essai, ce ne sont pas des mémoires. Et il n’était pas sans intérêt d’affirmer ça aujourd’hui où la littérature disparaît. Avec le « je » du titre s’installe aussi un début de confusion entre la personnalité de l’auteur et celle des personnages, écrivains eux aussi… Ce sont des réminiscences de l’adolescence. D’abord, il y a ce film qui s’appelle Je suis une caméra, que j’ai toujours trouvé très bien – comme titre. Et d’autre part, il y avait, dans les années cinquante, une collection que j’ai possédée : « Leur Métier ». C’était : Je suis comédien, par Pierre Fresnay, Je suis architecte, par je ne sais plus qui, etc. J’étais fasciné par ça et je m’en suis rappelé après avoir choisi mon titre. Quand on est adolescent, on est étudiant, on n’a pas de métier, et peut-être ai-je rêvé, à quinze ans, de pouvoir à mon tour écrire dans cette collection. Et puis je l’écris, après des détours compliqués, en passant par la fiction. Et en passant par le Japon, ce qui est aussi un détour. Il est important d’en parler aujourd’hui autrement qu’avec à l’esprit la suprématie occidentale. La seule chose que l’Occident admire au Japon, c’est la réussite sociale, celle des grandes entreprises ! Mon rôle de romancier est de présenter un Japon plus insolite, plus attendrissant. Encore fallait-il vouloir y aller, au Japon. C’était pour écrire un livre ? Non. J’ai voulu y aller pour me rendre compte de ce que c’était. J’étais en train d’écrire un autre roman, sur un autre thème. J’ai eu de l’argent et je suis parti au Japon. J’avais été très influencé par le cinéma japonais, et j’avais lu des livres sur le bouddhisme zen. Si j’étais un homme d’affaires, je m’intéresserais davantage au bouddhisme qu’à la Bourse de Tokyo, pour comprendre les mécanismes mentaux. Le roman a été annoncé plusieurs fois, et retardé. A-t-il été particulièrement difficile à écrire ? Oui. Mais il faut bien dire qu’on a du mal à écrire. On voit de plus en plus à la télévision des gens qui ne sont pas des écrivains, qui n’ont pas écrit leurs livres eux-mêmes. La littérature, c’est difficile à faire. Et je trouve bien, au fond, que ce livre ait été annoncé, parce que ça m’a obligé à le terminer…
1990 Entre le rien et le presque rien
1992 Le rire de Weyergans
RENCONTRE Vous aviez déjà, dans « Le Radeau de la Méduse », parlé de la façon de faire un film, mais c’est la première fois que vous parlez du cinéma… Dans Le Radeau de la Méduse, je parlais de télévision ! Il y a une frontière nette entre la télévision et le cinéma. Ici, il y a d’une part le plaisir de mettre le cinéma dans un roman – il faut bien abriter ce pauvre cinéma quelque part, il n’a plus trop d’endroits où aller, donc on peut peut-être le recueillir dans la littérature – et, d’autre part, il y a aussi, très enfoui, mon désir d’écrire une histoire du cinéma, que je sais très bien que je n’écrirai jamais. Il s’agit, pour Melchior, de retrouver un cinéma « à l’ancienne », en quelque sorte… Ces mots, « cinéma à l’ancienne » me hérissent un peu, mais on est d’accord sur les choses. C’est un peu ambigu. Avant tout, je voulais faire le portrait d’un personnage âgé. Et, comme toile de fond, j’ai pris le cinéma. Il y a au départ un désir très naïf. Je me suis dit : ce serait bien que je fasse un livre dans lequel on parle de cinéma parce que ça me permettrait, pendant que je l’écris, de regarder plein de films sur mon magnétoscope. Mais je n’ai pas de magnétoscope et, au lieu de mener une vie de pacha en regardant des films et en écrivant de temps en temps trois lignes, je me suis retrouvé à mener une vie de forçat, à n’écrire que des lignes qui ne conviennent pas, qu’il faut raturer et refaire, pendant presque deux ans, sans même avoir le temps d’aller au cinéma ! Ce Melchior saisi à la fin de sa vie, est-ce qu’il pourrait être vous-même, plus tard ? Je ne crois pas. Je n’aurais jamais été producteur ou distributeur. Je lui ai fait avoir quelques attitudes de base que j’admire dans la vie, que j’essaie d’atteindre moi-même sans y parvenir toujours… Une des choses qui frappent dans son caractère, c’est le goût presque joyeux qu’il éprouve pour l’échec. Est-ce ainsi que vous pouvez vivre l’échec ? Je n’ai pas de goût pour l’échec. Je pense qu’il faut arriver à construire une certaine sorte de vision du monde, ou une sorte d’armure qui fait qu’on souffre le moins possible. Ça se paie assez cher parce que, en contrepartie, si on souffre le moins possible, les joies sont peut-être ressenties moins fortement, parce qu’on apprend à avoir du recul, à avoir un regard un peu ironique ou cynique. C’est assez lacanien, pour employer un adjectif qui était à la mode il y a quinze ans, mais c’est vrai. La psychanalyse, telle qu’elle m’intéresse, je ne pense pas qu’elle guérisse mieux qu’un médicament, ni moins bien, mais elle peut donner une sorte de philosophie. Ce roman n’est-il pas, d’une certaine manière, et bien que différent, cousin de « Macaire le Copte » ? Oui, Melchior a un côté Macaire, j’en étais un peu conscient. Je voulais faire un Macaire laïc, comme pour répondre à toutes sortes de gens qui me disent que ce qu’ils préfèrent dans mon œuvre c’est Macaire. Moi pas, par exemple. Je vois bien d’où ça vient : d’une grande vague mystique, un mysticisme qui n’est pas trop vaseux. Le côté ascétique de ces personnages semble aussi bien vous correspondre… Peut-être. Mais il y a aussi le fait que, dans ce livre, la mort prend la place qui était celle de Dieu dans Macaire. C’est pour ça que je le dis plus laïc. La mort serait donc le vrai sujet de La démence du boxeur ? Disons-le. C’est un vieux monsieur sympathique, plein d’ardeur, plein de vie, mais qui vit tragiquement parce qu’il va mourir tout seul. J’aimais bien montrer la jeunesse d’un type vieux, aussi. J’ai inventé plein de jeux d’enfants. Quand on écrit, on peut inventer des enfances qui ne sont pas vraiment les nôtres – rien de tout cela ne m’est arrivé. Mais les mêmes souvenirs d’enfance à quarante-trois ans, ce ne serait pas bien… L’essentiel n’est-il pas la perspective, le point de vue ? Oui. Et là, le narrateur est vraiment très loin, mais on peut croire que c’est Melchior qui parle. C’est technique. Il ne faut pas qu’il y ait de verbes clinquants. Quelques personnes me reprochent ça et disent qu’il y a trop d’auxiliaires. Mais moi, dès que je peux remplacer n’importe quel verbe par « être » ou « avoir », je n’hésite pas, c’est mieux !
Les prix Goncourt et Renaudot à Chamoiseau et Weyergans
1993 Entre la parole et l’écriture (sur un portrait télévisé)
Un nouveau roman de François Weyergans était annoncé pour la rentrée littéraire. L’éditeur avait même donné un titre (Le rendez-vous de septembre) et un résumé (« Les tribulations d’un écrivain qui vient de publier un livre qu’il accompagne partout et jusqu’au bout ») à une revue professionnelle. De sorte qu’on l’a attendu, et qu’on l’attend encore – en principe, jusqu’en janvier. Il n’est pas toujours prudent de se fier à un homme qui travaille jusqu’au bout de ses possibilités, qui monte et remonte une scène à la manière d’un cinéaste pour lequel le temps et l’argent ne seraient pas comptés par des producteurs impatients. L’émission de Marianne Sluszny et Guy Lejeune, Portrait de François Weyergans : du pitre au fakir, vient à point pour nous faire patienter, ou au contraire pour accroître l’impatience. Du moins nous apprend-elle deux ou trois choses sur le livre à venir, et notamment son nouveau titre : Le fakir. C’est anecdotique. Il est plus important qu’elle nous présente un homme, écrivain et cinéaste, dans le cheminement de sa pensée et de son travail, puisque le tournage s’est effectué au moment même où François Weyergans tentait de terminer son livre. Dans une situation, par conséquent, contradictoire : s’il consacre du temps à répondre aux questions de Marianne Sluszny, il travaille moins à ce qui est l’essentiel à ce moment… Mais la dispersion est, depuis longtemps – un document d’archive des années soixante en fait foi –, une des caractéristiques fondamentales de François Weyergans. Elle ne l’empêche pas, les rappels du passé sont aussi là pour en faire la preuve, de manifester une grande cohérence, comme si, depuis ses débuts, son travail, qu’il soit cinématographique ou littéraire, n’avait eu de cesse de creuser un seul sillon, même avec quelques interruptions. La grande qualité de cette émission est de nous faire rencontrer un homme tel qu’en lui-même. Avec un côté farceur (Le pitre est le titre de son premier roman), quand il présente des photos de famille, parmi lesquelles se trouve son grand-père… c’est Hitchcock ! Avec aussi un côté fakir, qui accepte et même revendique l’ascétisme du travail d’écrivain. Parfois, cela dit, on se demande s’il se moque de lui-même ou, gentiment, de la personne qui lui pose des questions. Mais, de toute manière, sa pensée rebondit dans une autre direction, comme si tout, sérieux ou pas, était un moyen de faire avancer la réflexion. Dans la bibliothèque de François Weyergans, on aperçoit, vers la fin du film, trois volumes du « Littré », dictionnaire incomplet et rangé, en outre, dans le désordre. C’est peut-être un symbole de ce qu’il est : encore incomplet, puisqu’il manque les livres à venir, peut-être aussi un film qu’il aimerait réaliser, et pourtant déjà balisé par les lettres qui marquent les volumes, même si elles ne suivent pas une progression logique. Mais, si l’on émettait cette idée devant lui, nul doute qu’il ajouterait : « Oui, vous dites ça, peut-être, mais c’est pour dire quelque chose, non ? »
1997 Pourquoi cet écrivain écrit-il ?
2005 Un accouchement douloureux
C’est l’histoire d’un écrivain qui n’en finit pas de ne pas finir. Une histoire qui, déjà, appartient à la légende. Jugez-en plutôt. Des libraires se souviennent peut-être d’avoir assisté à la présentation du roman par l’auteur en juin 2000. Il est d’ailleurs, chez Chapitre.com, daté de septembre 2000. On retrouve la trace de Trois jours chez ma mère dans le bulletin annonçant les nouveautés de Grasset pour janvier 2001, puis pour août et septembre. Reporté au 7 novembre dans le calendrier de rentrée des Inrockuptibles. Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? La librairie en ligne Amazon.fr y a cru : son catalogue signale le roman fantôme paru le 12 septembre 2001. Bah ! se disait-on, ce sera pour l’année prochaine. Weyergans est connu pour sa maniaquerie : il camperait à l’imprimerie afin de retoucher son texte jusqu’au dernier moment, au risque de gripper les rotatives. Grippées pour longtemps, les rotatives. En 2002, rebelote : Le Nouvel Observateur l’annonce, en mai, pour septembre. Et Livres Hebdo publie un avant-portrait de l’auteur. En 2003, Weyergans avoue : « Croyez-moi si vous voulez, mais ça fait deux ans que je pense que mon livre va être fini la semaine prochaine. » La rumeur repart : c’est pour la rentrée. Cela doit être vrai puisque Grasset envoie une plaquette de présentation aux journalistes. Rien n’y fait. L’année dernière, silence radio. Au point que les journalistes s’inquiètent. Weyergans a-t-il renoncé ? Pas du tout : la preuve ci-après.
Le roman qu’on n’attendait pas et celui qu’on n’attendait plus
Entre les deux ouvrages publiés ces jours-ci par François Weyergans, il n’y a pas que trois décennies et demie. Il y a aussi et peut-être surtout douze romans, à travers lesquels il s’est forgé un art personnel dans lequel un travail de construction proche du montage cinématographique aboutit à une impression de totale liberté. Cette technique grâce à laquelle il peut jouer avec son propre personnage et ses doubles est, à l’évidence, moins en place dans Salomé que dans Trois jours chez ma mère. Mais elle est déjà à l’œuvre et le résultat d’un premier roman écrit en 1968 et 1969 ressemble furieusement au Weyergans d’aujourd’hui. Le début est, de ce point de vue, saisissant :
Le Goncourt à François Weyergans
Du Rossel au Goncourt, François Weyergans sort vainqueur d’une bataille… avec lui-même
Les cheveux en bataille, l’œil vindicatif, un article manuscrit à la main, François Weyergans est parfois passé à la rédaction du Soir en demandant si l’on pouvait lui faxer d’urgence sa contribution hebdomadaire à un magazine français. Ensuite, il filait à toute allure avant qu’on ait eu le temps d’appeler de Paris pour lui parler, s’il l’avait fallu. L’image est restée d’autant plus aisément dans les esprits qu’elle correspond parfaitement à la légende d’un personnage qu’on suit depuis maintenant plus de trente ans. Autre flash, quelques années plus tard, chez Gallimard où il publiait Je suis écrivain, avouant mi-penaud, mi-amusé : « J’avais voulu l’écrire en temps réel pendant les deux mois de mon voyage au Japon, et finalement cela m’a pris deux ans. » La vraie question étant de savoir si son retard sur le programme le troublait vraiment ou non… Et pourquoi voudriez-vous qu’on nous le change, cet écrivain-cinéaste qui monte ses textes comme on monte un film ? Prenons Le radeau de la méduse (le roman d’un film) ou La vie d’un bébé, ou à peu près n’importe lequel de ses romans : les séquences s’y articulent avec une rudesse qui produit une succession de chocs, au terme desquels le lecteur sort lessivé – et heureux. La digression est, pour François Weyergans, un art majeur. Il la pratique dans la conversation comme dans l’écriture avec un aplomb confondant. Parce qu’il a l’air de passer d’un sujet à un autre mais sait très bien où il va. Et est tout à fait capable d’entraîner les autres jusque-là. Paradoxalement, si cela veut dire quelque chose dans son cas, il a reçu le prix Rossel pour un roman quasiment ascétique : Macaire le Copte est une présence, plutôt qu’un prêche, dans le désert. C’est-à-dire une manière d’être qui, détachée des contingences, permet de s’affirmer comme personne. Toujours en bataille avec le monde – relisons La démence du boxeur –, (presque) toujours à mettre en scène un personnage d’écrivain ou de cinéaste qui lui ressemble, François Weyergans est un tendre, un fragile qui prend de grands airs pour masquer ses blessures. Ou pour mieux les exhiber, façon encore de jouer sur les failles en équilibriste pas trop sûr de lui, et d’autant plus émouvant. Pendant cinq ans, nous sommes nombreux à nous être demandé s’il terminerait ce livre qu’il disait pouvoir écrire en deux semaines – à peu près. Fanfaron refusant de regarder en face sa grande peur de mettre le point final à un manuscrit. Récapitulons l’histoire d’un livre longtemps annoncé : en juin 2000, François Weyergans présentait son roman à des libraires, comme cela se fait souvent avant la rentrée littéraire. Habituellement, les écrivains ont à ce moment remis leur texte et il est presque imprimé. C’était loin d’être le cas. Il en avait le titre et le « pitch », comme on dit. Et, sans doute, de nombreux brouillons. Mais plusieurs brouillons ne font pas un livre, à moins de travailler et travailler encore, cinq ans durant, le temps de laisser son éditeur annoncer plusieurs fois la parution du roman, le temps de lasser certains, le temps d’en finir, malgré tout – et contre toute attente. Au tennis, François Weyergans possède son équivalent : le joueur qu’étreint la peur de gagner. Et qui, au dernier moment, baisse les bras, laissant l’initiative à son adversaire. Sinon qu’il n’y a pas, en littérature, d’adversaire. Ni Michel Houellebecq, ni Jean-Philippe Toussaint, ni Olivier Adam, les trois autres finalistes du prix Goncourt 2005, n’avaient de prise sur les votes. Sinon qu’en définitive, pour la première fois depuis… très longtemps, un écrivain belge vient, mine de rien, d’ajouter son nom à la belle liste des lauréats du Goncourt. Et que, pas tellement parce qu’il est belge mais pour un tas de meilleures raisons, on ne peut que s’en réjouir.
2012
Un roman au nom de cocktail