Retable d'Anvers nom du peintre ?
J'ai toujours été intrigué dans les musées par ces peintres Musées et églises sont riches de tableaux réalisés en des siècles où la anonymes qu'on a affublé plus ou moins du nom d'un de leur tableau ou de la ville où ils peignaient. propriété d'une oeuvre d'art n'avait rien à voir avec aujourd'hui.
Nom du peintre ?
C'est un de ces peintres anonymes dont il est question dans ce roman. Mille cinq cent et quelque chose, un peintre est sur la route du retour, il revient d'Il est accompagné de Madeleine, sa bonne âme, son modèle.L'hiver est terrible et le peintre est stoppé net dans son voyage par la maladie, il est soigné à Italie.
L'Hôtel-Dieu de La Tour du Pin. Les religieuses prennent soin de lui. Une fois guéri il est prêt à remercier.
" Le désir de peindre me démangeait. Les peintres d'Italie m'avaient fait brûler d'envie de me mesurer avec des dimensions importantes, grandeur nature, grandeur d'homme. "
L'abbesse lui commande un triptyque pour la salle des malades, l'évêque donne son accord mais le prélat méfiant et morale chrétienne oblige, lui demande d'écrire ce que fut sa vie, son enfance, sa formation.
Cette vie est le centre du livre et l'on suit le peintre du Brabant où il passe son enfance et entre en apprentissage puis c'est Bruges, Gand. Il apprend son métier, rencontre des peintres, découvre l'oeuvre de Van Eyck.
" De la beauté, assurément, il y en avait en abondance à Bruges.(...) J'ai grimpé les marches du Beffroi, j'ai baillé d'admiration devant les statues peintes par Jan Van Eyck sur la façade de l'Hôtel de ville "
Ce n'est que tard qu'il trouve un mécène pour financer le voyaged'Italie.
Après sa guérison il se lance dans la réalisation du " triptyque, heureux de retrouver ses pinceaux et de rendre les bienfaits qu'on lui a prodigués. Un soir j'ai observé le retable et j'ai constaté qu'il y avait une manière propre. C'était ma manière, personne d'autre. C'était ma main. "
Saura-t-on jamais pourquoi le peintre ne signa pas son oeuvre ?
Le Retable de la Tour du Pin
" Un peintre du Nord, revenant sur la route des Alpes, ayant reçu des soins à l'hospice de la Tour-du-Pin il fit, reconnaissant, un retable avec le Christ mort "
J'ai aimé le récit de cette vie simple, traversée de difficultés, de renoncements, de belles découvertes comme l'oeuvre de Van Eyck. On entre dans l'atelier de l'artiste, on épouse ses craintes, ses rêves, ses joies ou sa peine lorsque sa compagne est malade à son tour. L'atmosphère est parfaitement rendue avec l'importance des guildes qui dictaient leur loi, l'église omniprésente, une période où art et religion étaient solidement imbriqués.
Les Guildes
L'auteur est historien d'art ce qui rend le récit totalement crédible et parfaitement documenté.
L'écriture est sobrement belle et donne un vrai plaisir de lecture.
Mes remerciements à Brigitte qui a su me donner envie d'en savoir plus et de lire ce livre.
Le livre : le Maître de la Tour du Pin - Jan Laurens Siesling - Editions Le Temps qu'il fait