...Et les vainqueurs sont… les Travaillistes! Enfin, les premiers résultats ont été donnés au conditionnel, car basés sur un sondage à la sortie des urnes. Encore et toujours ces maudits sondages qui jusqu’au bout montrent le Rassemblement national et l’extrême droite européenne gagnants. Mais qui ensuite les présente perdants. Vous vous y retrouvez, vous?
En même temps que les pronostics du duel Macron-Le Pen, Libéraux contre extrême droite s’effondrent, ce n’est pas pour nous déplaire. Ce n’est pas qu’on soit particulièrement heureux d’une victoire des Travaillistes, c’est-à-dire des Socialistes, mais en même temps, se dire que les électeurs ne se sont pas laissés prendre au piège du Règlement de compte à Ok Corral, est réjouissant! Et montre que malgré tout, le système démocratique fonctionne toujours.
Mais la "Divine surprise" risque de ne pas être la même partout. Depuis plusieurs jours désormais, la liste du Rassemblement national distance de deux points celle de La République en marche. La surprise, encore une, serait que les Français aient décidé de se déplacer en plus grand nombre que prévu pour donner leur avis. A savoir maintenant à qui cela va profiter? En effet, est-ce une réaction à la montée de l’extrême droite ou en est-ce une liée aux leçons de l’histoire très tardives données par le président Macron et son équipe pour inquiéter les Français. D’ailleurs, les premiers devraient plutôt s’inquiéter des conséquences de leurs éternelles réformes des Humanités au lycée, lesquelles donnent naissance à ces citoyens à la mémoire historique tronquée pour ne pas dire manipulée car trop simplifiée. A toujours vouloir réduire les études à des formations professionnelles, voilà ce qui arrive. Des citoyens et citoyennes qui oublient ce qu’a apporté à l’Europe, le fascisme, ainsi que les raisons et les conséquences de son développement.
Parlons-en justement du fascisme en Europe. En Autriche, ce n’est toujours pas un succès. La diffusion d’une vidéo montrant les liens particuliers entre l’extrême droite autrichienne et la Russie a fait voler en éclat la coalition gouvernementale entre la droite et l’extrême droite. A la veille du scrutin, on va bientôt savoir si les scandales de politique intérieure y ont des conséquences sur des élections européennes. Cité, Viktor Orbán s’est senti obligé de lâcher son admirateur transalpin. Pour le Premier ministre hongrois, la situation devient complexe. Aujourd’hui, assuré lui aussi d’une victoire, il pourrait en être encombré. Le Fidesz, le parti d’Orbán restera-t-il fidèle au PPE où il n’est plus le bienvenu pour tous ou se laissera-t-il tenter par les sirènes de l’Italien Salvini? Offrant ainsi un développement inédit à son mouvement. Mouvement néanmoins dont il ne serait pas le maître… Comme quoi, les coalitions avec l’extrême droit ne sont pas évidentes et souvent à court terme. Dans son pays, Viktor Orbán pense pour l’heure avoir résolu le problème en flirtant avec les idées d’extrême droite associées à celles de droite plus traditionnelles de son parti. Un jeu d’équilibre qui là aussi à ses limites. Surtout lorsque l’ombre de la Russie plane. Peu de Hongrois accepteront l’idée que le chef de leur gouvernement ait des relations trop étroites avec l’ennemi d’hier. Orbán sait qu’il peut s’y brûler les ailes.
En attendant, Theresa May a enfin annoncé sa démission pour le 7 juin 2019. La deuxième femme Première ministre de Grande-Bretagne jette l’éponge sans avoir réglé le Brexit. Comme quoi quitter l’Union européenne n’est pas chose aisée. Là aussi l’héritage historique persiste à peser de tout son poids. Pauvres Britanniques éternellement écartelés entre la nostalgie de l’Empire et la réalité du XXIe siècle. Les voilà obligés de voter pour une Union dont manifestement bon nombre d’entre eux ne veulent plus mais qu’ils n’arrivent pas encore à quitter. Chacun par conséquent votera en âme et conscience, avec le poids de son histoire et ses espoirs en l’avenir. Voyons ce soir le résultat.
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