Les mauvais joueurs

La critique  

Un premier film courageux mais bancal

Paris, Le Sentier. Vahé (Pascal Elbé, remarquable) et ses compagnons arnaquent les gens dans la rue en les faisant participer à des jeux de hasard truqués. Leur vie se résume à une succession de petites combines pour gagner de l'argent et s'en sortir. Depuis quelques temps, Vahé n'est pas très bien : sa copine (Linh Dan Pham) est partie avec un autre et refuse de retomber dans ses bras. Alors il décide de s'occuper du petit frère de cette dernière, asiatique débarqué en France sans papiers. Mais ce jeune garçon a le chic pour se retrouver dans les mauvais coups et ne va pas tarder a mettre sa vie en péril. Dans ce monde sans règles ni morale, ces gens peuvent-ils espérer une vie meilleure ?

Pour son premier film, Frédéric Balekdjian ose sortir des sentiers battus. Il filme la rue, ses combines, ses emmerdes, son désespoir. Réaliste, Les mauvais joueurs l'est souvent et nous offre de beaux moments de sincérité. Polar, film social, drame ? Le genre de ce long métrage est difficile à définir mais cette envie de filmer ceux que l'on ne filme presque jamais est tout à fait saluable. Malheureusement, le réalisateur peine à nous imprégner de son propos, à nous faire vraiment vibrer aux côtés de son casting doué. La faute sans doute à une réalisation un peu molle, des scènes parfois trop longuettes et un manque de respirations au milieu de ce désespoir ambiant. Balekdjian fait son entrée dans le cinéma avec courage et audace, lui manque encore la maitrise.