Je manque encore de références en jazz mais en ai suffisamment pour reconnaître un style personnel et respectueux de ses illustres influences à la fois. Mon premier disque de jazz avait été Tourist, de St Germain, sorti il y a vingt ans tout rond et que j’avais acheté vers 2001 ou 2002. Depuis, j’ai écouté de nombreuses œuvres de jazz et, sans pouvoir me considérer comme un connaisseur, je ne peux pas non plus me considérer comme un néophyte, loin de là.
Pourquoi un tel détour ? Parce que, comme souvent, la première écoute m’aura donné l’impression d’être déçu… Oui, trop d’attentes sur un disque, cela devient fatal. Pour autant, cela n’a rien à voir avec la musique. Heureusement. Et pour son nouvel album, Alex Grenier ne faillit finalement pas à la règle : dès la seconde écoute seulement, les morceaux se révèlent, me réveillent – et quelques moments, ici ou là, semblent déjà promettre le meilleur. J’entends même de potentiels moments de grâce !
J’avais découvert Alex Grenier un peu par hasard – enfin, vous savez ce que je pense du hasard, hein ? C’était pour son EP Red Nova, qu’il avait réalisé en trio et dont l’humeur était résolument festive et éminemment latine, et il s’agit d’un disque que j’écoute encore régulièrement, ce qui atteste de sa qualité, surtout concernant un EP qui demeure l’un des meilleurs de 2018 à mes yeux.
Dès lors, qu’en est-il de ce nouvel album, qui plus est au sein d’un septet cette fois-ci ? Bien sûr, Alex Grenier n’allait pas revenir avec un Red Nova bis ou version longue. Non : à nouvelle œuvre, nouvelle envie. Aussi un flûtiste, un pianiste et deux percussionnistes viennent-ils compléter le trio pour un moment qui s’avère très vite comme époustouflant.
Les magnifiques ambiances latines – ou latin jazz si vous préférez sont encore d’actualité (« Honolulu », « Confetti ») et me rappellent l’électro jazz de St Germain. Il y a du blues (« Nuit bleue », « Pyramide », « John Groove ») ou encore du funk (« Triple 7 »).
Bon, et puis il y a tout le talent d’Alex. Si si, quand même, il faut le lui dire, cela se voit qu’il ne cherche pas les compliments ou plutôt qu’il souhaite les partager avec toute son équipe qui, bien entendu, les mérite amplement aussi. Mais lui et sa guitare, et surtout sa joie de vivre, hein ? Cela communique une énergie introuvable ailleurs !
7tet est un album superbe qui, à l’instar de ce que fit St Germain il y a 20 ans tout rond, nous démontre avec une aisance indiscutable que le jazz est bien une musique tendance. Moi, cela fait un petit moment que je le savais. Et vous ?
Merci Alex !
(in Heepro Music, le 24/05/2019)
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