Partager la publication "[Critique] JOHN WICK PARABELLUM"
Titre original : John Wick : Chapter 3 – Parabellum
Note:Origine : États-Unis
Réalisateur : Chad Stahelski
Distribution : Keanu Reeves, Halle Berry, Laurence Fishburne, Ian McShane, Mark Dacascos, Asia Kate Dillon, Lance Reddick, Jason Mantzoukas, Anjelica Huston, Jerome Flynn, Saïd Taghmaoui…
Genre : Action/Thriller/Suite/Saga
Date de sortie : 22 mai 2019
Le Pitch :
Excommunié après avoir tué à l’intérieur de l’Hôtel Continental, John Wick voit sa tête mise à prix. Pourchassé, il va devoir trouver une solution pour survivre dans un monde où il ne peut faire confiance à personne…
La Critique de John Wick :
Et de trois pour Keanu Reeves, qui enfile donc à nouveau le costume en kevlar de John Wick, l’assassin le plus redoutable du monde. Une aubaine pour l’acteur dont la baisse de régime post-Matrix n’est désormais qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui, à Hollywood, Reeves est l’un des rois de l’action. Un mec en forme, toujours aussi charismatique et garant d’un univers dont il est plus que jamais le pivot. Bon, cela dit, qu’est-ce que donne cette deuxième suite des aventures sanglantes de John Wick, l’homme qui, un jour, reprit les armes pour buter les mecs qui ont eu le tort de tuer son chien et volé sa voiture ?
Dans la moiteur de la nuit
John Wick Parabellum débute exactement là où se terminait John Wick 2 : à New York, sous la pluie, avec un John Wick en passe de devenir la cible numéro 1 de tous les plus redoutables tueurs du monde. Traqué, Wick court dans la ville à la recherche d’un refuge, quand se présente le premier candidat à la prime de 14 millions de dollars promise à celui ou celle qui mettra un terme à sa carrière. Le film n’a pas commencé depuis un quart-d’heure que le réalisateur Chad Stahelski nous propose une baston à mains nues (ou presque) bien sauvage. Le ton est donné. Et vas-y que j’enchaîne avec une autre baston encore plus impressionnante. Très en forme, le metteur en scène monte très rapidement dans les tours et ne recule devant rien pour nous en mettre plein la vue, affirmant en filigrane que ce troisième volet sera encore plus nerveux et bourrin que les précédents. Disons-le tout net : la première heure de John Wick 3 est remarquable. Quand on vient chercher de l’action en tout cas. C’est super bien filmé, lisible, violent et Keanu Reeves sait toujours y faire pour dessouder du bad guy à la chaîne sans y sacrifier son désormais légendaire flegme. Le problème, c’est qu’après la première heure, il reste encore 70 minutes à se farcir.
Chasse à l’homme
Pourquoi la durée de John Wick 3 est-elle un problème ? Car au fond, le pitch du film tient sur un demi timbre poste et qu’en plus, il s’avère relativement mal écrit. Quand John Wick ne se bât pas, il cherche à retrouver le responsable de tous ses maux pour annuler le contrat posé sur sa tête et c’est alors que les dialogues indigents et autres punchlines foireuses s’enchaînent au moins aussi vite que les coups de feux dans les gunfights. C’est là que ce troisième épisode atteint ses limites : quand il table sur un scénario con comme la pluie, remplit d’idées bidons et de scènes franchement handicapantes quand le métrage tente de solidifier la mythologie qu’il entend illustrer. Cette histoire d’organisation secrète ne tient ainsi pas vraiment la route. Les personnages secondaires sont souvent débiles et même John Wick n’échappe pas à une caractérisation bas du front. Alors oui, 2h10, pour un film qui n’a rien d’autre à proposer que de l’action, c’est bien trop long. Du coup, vu qu’il ne peut s’appuyer sur rien de solide, John Wick 3 commence à sérieusement ennuyer quand se dessine enfin le dénouement. C’est dommage mais au fond, c’était aussi prévisible, vu la teneur déjà un peu limite à ce niveau du deuxième volet.
Qui veut la paix…
Le gros point fort du premier John Wick était de reposer sur un postulat très simple mais aussi parfaitement efficace. Ici, John Wick ne veut plus venger son chien ou récupérer sa caisse mais simplement survivre. Sa vie ne tient qu’à un fil mais quand on lui demande pourquoi il s’accroche, il affirme qu’il veut continuer à se souvenir de sa défunte femme… Le mec bute des types à tour de bras pour se souvenir… Donc oui, mieux vaut se concentrer sur l’action. Là, rien de décevant, bien au contraire. Surtout avec en face, ce bon vieux Mark Dacascos, de retour dans la peau de l’un des principaux méchants, crédible et facétieux. Halle Berry passe une tête le temps d’une escapade à Casablanca et ça aussi c’est sympa, même si elle arrive au moment où le film s’essouffle. Le final tient lui aussi bien sûr la route, mais au bout d’un moment, les gun fights sont interminables. Les balles ne peuvent plus tenir l’ennui à distance. Si John Wick 3 n’avaient duré qu’1h30, il aurait pu s’en sortir avec les honneurs qu’on réserve habituellement aux meilleurs films du genre. Mais en l’état, il ne cesse de diluer et met en exergue ses nombreux défauts.
En Bref…
Un film con comme la pluie mais très efficace. L’action est virtuose, quelques scènes s’avèrent très spectaculaires, ça tape dur et ça saigne mais c’est aussi un peu vain. Plus qu’un peu en fait.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport