Craig Leon est doublement reconnu dans le monde de la musique. D’un côté, son nom reste associé aux premiers albums des Ramones et de Suicide qu’il avait produits. Dans le même temps, il a également composé et publié de la musique, dont par exemple l’album Nommos, en 1981, dans un univers électronique emprunt d’une humanité discrètement tribale.
En effet, une exposition sur l’art des Dogons qu’il avait vu à au musée de Brooklyn en 1973 l’aura profondément marqué artistiquement. Les cultures dogon mais aussi méditerranéenne ont, depuis lors, fortement influencé son œuvre personnelle.
Aussi n’est-il pas étonnant de leur retrouver, en 2019, avec un second volet de son Anthology Of Interplanetary Folk Music intitulé The Canon. Pour celui-ci, il a de nouveau travaillé avec son fidèle partenaire Cassell Webb.
L’album s’ouvre par quelques minutes d’ambiant qui introduisent les six morceaux suivants qui durent tous entre cinq et sept minutes. Ma première impression dès le second titre est d’être face à un album d’électronique qui aurait été concocté par les Dead Can Dance ! On se croirait presque à l’écoute d’une bande originale, il y a tantôt de la luminosité tribale (« Standing crosswise in the square », « The gates made plains »), tantôt un lourd suspens (« The respondant in dispute ») et parfois une simple musique d’ambiance faite de nappes (« Four floods of the point », « The twenty seconds step as well as the truth », « Departure »).
Un disque superbe, par un très grand de la musique contemporaine.
(in Heepro Music, le 22/05/2019)
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